Pendant trois jours (14-16 juin 2013), des décideurs politiques, économiques, culturels et sportifs du monde, réunis à Libreville dans le cadre de la 2è édition du New York Forum Africa (NYFA) ont échangé sur des questions relatives aux grands enjeux de l’Afrique, avec en ligne de mire une réflexion sur «comment résoudre l’équation du chômage de la jeunesse et sa prise en compte dans le processus de décision?» Au final, il a été décidé de créer un fonds de 200 millions de dollars pour répondre à cette question.
À en croire les organisateurs de la 2e édition du NYFA, les objectifs de ce forum ont résolument été atteints. Des objectifs qui s’articulaient, entre autres, autour de la promotion d’un développement économique inclusif devant bénéficier aux jeunes Africains ; la création d’emplois pour le développement d’un tissu de Petites et moyennes entreprises africaines et la construction des partenariats gagnant-gagnant avec les investisseurs internationaux.
Si 1500 participants et la présence de 7 chefs d’Etats ont été enregistrés à ce rendez-vous, le plus important reste les contrats qui ont été paraphés, mais aussi la création d’un fonds de 200 millions de dollars pour soutenir l’emploi de la jeunesse face à la montée préoccupante du chômage des jeunes en Afrique. L’initiative annoncée par le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, en présence du président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouatarra, au terme des travaux du NYFA, s’énonce Fonds «Train My Generation» pour la formation des jeunes dans des secteurs clés de l’économie africaine. Elle est soutenue par un partenariat avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac) et le New York Forum Institute.
Sur un total de 200 millions de dollars alloués à ce fonds, 50 millions de dollars seront mis à disposition par les pays de la Cémac. Une décision prise lors du sommet extraordinaire tenu à Libreville le 14 juin 2013, parallèlement au NYFA. Dans un domaine aussi stratégique pour le futur du continent, toutes les énergies seront mobilisées, du secteur privé aux institutions financières internationales, indiquent des sources de l’organisation
De cet aperçu, les organisateurs relèvent que les trois jours d’échanges entre décideurs économiques et politiques internationaux ont débouché sur des mesures concrètes. «Aussi bien au niveau économique que politique, des engagements concrets ont été pris», s’est réjoui Richard Attias, fondateur et organisateur de ce Forum qui a indiqué par ailleurs qu’«il existe des milliers d’emplois à créer en Afrique et il est temps que les entreprises puissent investir dans le transfert des technologies. De même, le secteur privé doit exprimer ses besoins à moyen et long terme».
Des contrats de grandes envergure ont donc été signés dans l’éducation, l’audiovisuel, l’aménagement urbain et l’agriculture. Un accord stratégique avec le géant suisse du négoce pétrolier, Gunvor, qui débutera dès septembre 2013 permettra particulièrement la création d’un hub énergétique sur toute la façade atlantique de l’Afrique.
Le président gabonais s’est félicité quant à lui de voir «tous les indicateurs attester de la capacité du continent à construire son avenir et à être une attraction mondiale». «Nous soutenons tous les projets qui s’intègrent à notre stratégie et à notre processus de développement», a-t-il déclaré, plaidant en outre pour un combat sans concession contre la corruption et indiquant l’engagement du Gabon à créer un environnement des affaires de classe internationale.
Au-delà de ce seul New York Forum Africa, le sommet extraordinaire des six chefs d’état de la Cemac (Cameroun, Gabon, Guinée Equatoriale, République centrafricaine, République du Congo et Tchad), en marge du New York Forum Africa, a été l’occasion d’une avancée majeure dans le processus d’intégration régionale. Ce du fait que ces décideurs ont conclu la suppression des visas dès le 1er janvier 2014, pour les citoyens gabonais, camerounais, congolais, équato-guinéens, centrafricains et tchadiens désirant voyager au sein de la Communauté. Pour les six chefs d’Etat, «le but est de créer de nouveaux débouchés pour que les prochaines générations puissent pleinement bénéficier de leur potentiel».
Si rendez-vous a été pris pour 2014, les initiatives retenues au cours de cette deuxième édition devront être présentées au prochain sommet du G8 qui débutera ce 17 juin en Grande-Bretagne.
