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Les pré-recalés du bac 2013 à l’épreuve des principes d’Ali Bongo

Mboumbou-Miyakou-sur-les-lieuxAprès la pluie, le beau temps. Bonne stratégie pour démontrer son intérêt et sa préoccupation permanente vis-à-vis du devenir de sa jeunesse, sommes-nous tentés d’écrire car tout semble roule comme sur la chronologie de la rédaction d’un récit. Comment s’attendre à autre chose qu’à un scénario similaire que nous proposent les dirigeants du parti démocratique gabonais (PDG au pouvoir) par rapport à la situation des prés-recalés du baccalauréat session 2013 ?

Deux semaines pour traiter, cas par cas, plus de 2000 dossiers refoulés par la Commission nationale du baccalauréat sur instruction du ministre de l’Education nationale, Séraphin Moundounga, du fait de la falsification des bulletins ou de la détention des faux bulletins de notes achetés à l’ex-Gare routière, fut la difficile tâche à laquelle était commis Antoine de Padoue Mboumbou Miyakou, Anicette Nanda Oviga et le Pr Charles Mba-Owono. Ces derniers peuvent d’ores et déjà se gargariser de leur promptitude à exécuter et livrer les conclusions de la mission qui leur a été assignée.

En effet, la commission spéciale pour examiner la situation des élèves exclus, rétrogradés et rayés des listes du baccalauréat 2013, mise en place le 28 mai dernier à la demande du président Ali Bongo Ondimba, a rendu le 11 juin 2013 les conclusions de son travail. Saluant la volonté du président de la République à réformer l’ensemble du système éducatif gabonais dans l’objectif d’en améliorer la qualité et les performances, la commission a fait quatre propositions soumises à l’appréciation du président Ali Bongo Ondimba.

Il s’agit de maintenir le cap des réformes engagées pour doter le Gabon d’un système éducatif performant; approfondir les enquêtes par les services compétents pour clarifier de manière définitive cette situation et établir les responsabilités de tous; réaménager le calendrier des épreuves du baccalauréat afin de tenir compte des perturbations occasionnées dans la scolarité des élèves sanctionnés, mais également d’accorder sa clémence aux élèves frappés par la mesure d’exclusion à prendre part aux épreuves cette année.

Les membres de la commission ont cependant relevé de nombreux dysfonctionnements et irrégularités dus essentiellement aux comportements des parents et des responsables d’établissements. Si ces conclusions de la commission dirigée par l’ancien président du Conseil économique et social (CES) du Gabon peuvent apporter du baume au cœur des incriminés, reste que celles-ci sont suspendues à la décision finale d’Ali Bongo Ondimba qui, lors de sa prestation du serment présidentiel le 16 octobre 2009, avait clamé : «Je veux un Gabon exempt de la corruption et de l’injustice. Je veux un Gabon où les élites circulent et se renouvellent, je veux un Gabon où la justice est au service de tous. Je veux un Gabon où les plus méritants sont récompensés et où la sanction juste est infligée à ceux qui commettent des fautes.»

Le président Ali Bongo va-t-il faire une entorse aux principes et idéaux énoncés dans son serment présidentiel ? Va-t-il choisir de laisser courir des apprentis-sorciers, sachant bien que qui vole œuf volera un bœuf ? Sera-t-il capable de désavouer son ministre quand bien même le patron de l’Education nationale agit pour l’intérêt du Gabon émergent mais également pour le redressement d’une école gabonaise au sol depuis belle lurette ? qui vivra verra.

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