Dans l’objectif de se faire sa propre opinion de l’organisation des structures sociales et économiques du pays, et dans le but de trouver avec celles-ci des solutions à leurs différentes préoccupations, le président du Conseil économique et social (CES), Paul Biyoghé Mba, a initié un programme de rencontres avec ces acteurs du développement. Le lundi 10 juin, il a tenu à discuter avec les commerçants de Libreville qui n’ont ménagé aucun effort pour lui dire leurs difficultés.
Pour le président du CES «plusieurs secteurs d’activités de l’économie nationale et surtout (vous) les commerçants ne nous font pas savoir leurs problèmes. Ils ne nous disent pas leurs besoins les plus immédiats. Ils ne nous font pas des rapports de leur situation pour que nous puissions étudier et apporter notre modeste contribution pour que les milieux qui prennent les décisions prennent en compte leurs problèmes.»
Conscient du rôle que doit jouer l’institution dont il a la charge, Paul Biyoghé Mba a assuré son soutien aux différents acteurs économiques présents dans la salle, invoquant la Constitution gabonaise qui, pour lui « veut que le Conseil économique et social rédige chaque année un rapport sur les besoins des commerçants, leurs désidératas, leurs attentes et sur ce que souhaitent tous les corps de la société ». Considérant donc l’initiative d’une telle rencontre entre les deux parties comme une «obligation», le président du CES a tout de même regretté le manque d’initiative, aussi bien de la part des commerçants eux-mêmes que de la part des organisations chargées de représenter ces derniers. « Nous ne sommes pas toujours bien informés des difficultés auxquelles vous faites face », a-t-il indiqué à l’endroit de ses interlocuteurs qui, au sortir de la réunion se sont confiés au micro des journalistes de Gabon Télévision pour déplorer la concurrence illégale dont ils sont, pour la plupart, les victimes par la faute des sujets libanais et mauritaniens qui, à en croire l’une des intervenantes, «n’ont plus de gros problèmes d’argent et qui ne font le commerce que pour construire dans leurs villages car leurs villes sont déjà bien construites et nous, on vend pour vivre».
Ainsi, dans le but de venir à bout de cette malheureuse situation de profit pour certains commerçants et de déboires pour d’autres, une commerçante se déclarant lésée, a indiqué au président du CES une possibilité d’issue à ce problème d’inégalité : « Ce que je demande à l’Etat gabonais et à la mairie de Libreville c’est d’essayer de prendre certaines dispositions pour enrayer le problème et notamment de signer, si nécessaire, des conventions avec ces libanais. Qu’ils s’entendent ou qu’ils s’arrangent à ce que le commerçant Gabonais soit bien vu et que nous soyons à l’aise dans notre activité ». Une autre commerçante a quant à elle a déploré le manque de sécurité et notamment le manque de considération pour ceux qui ne bénéficient pas d’assez de moyens pour exercer dans de meilleures conditions : «Nous n’avons pas de liberté dans les marchés parce que ceux-ci sont construits par des étrangers qui sont déjà riches».
Faisant la promesse de mener à bien ses missions à la tête du CES, Paul Biyoghe Mba a rassuré les commerçants de son intérêt par rapport à leur situation avant d’indiquer que son programme de concertations avec les différents secteurs de la société s’étendra, dans les semaines à venir, aux bureaux des fédérations sportives du pays.