Le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé, les commandants en chef de la Police nationale et de la Gendarmerie nationale, Léon Mistoul et Jean Ekoua, ont tenu une conférence de presse, le 10 juin à Libreville, à l’effet de rassurer les populations gabonaises quant aux questions sécuritaires dans le pays.
Même si le rapprochement n’a pas été fait avec «le sac de viande» (Expression utilisée par le procureur de la République) qui a été découvert le 4 juin 2013 au Centre de formation professionnelle Basile et que toute la population considère comme des «organes prélevés sur des humains», cette actualité n’a pas moins provoqué une sortie publique des principaux acteurs de la justice et de la sécurité. Madame Ouwé, procureur de la République aura en tout cas tenté de ramener, via les médias, la sérénité au sein de la population.

Avec des découvertes de corps sans vie et dernièrement ce sac, l’ensemble de la population gabonaise vit dans un état de suspicion et de psychose totale. Toute chose qui a fait dire au procureur de la République, principal orateur lors cette rencontre, que «le recul global de la violence mortelle est cependant assombri par l’augmentation significative des assassinats avec prélèvement d’organes». Pour elle, «il faudrait souligner à cet effet qu’il ne s’agit pas seulement du prélèvement des organes génitaux mais d’autres organes tels que le cœur, le foie et ou le rein».

Sans son texte introductif à cette conférence de presse, Madame Ouwé a remis en question le fait que l’on indique exclusivement que les organes prélevés servent à des buts fétichistes : «Affirmer qu’il s’agit des pratiques à des fins fétichistes serait erroné, car le phénomène du trafic des organes nous permettrait d’élargir notre assiette d’enquête en pensant au milieu médical, sinon pourquoi conserver ces organes dans des glacières ?», s’est interrogé le procureur de la République qui déclare d’autre part qu’il n’y a pas de reconnaissance légale de l’expression «crime avec prélèvement d’organes».

Elle a cependant indiqué avoir engagé les actions nécessaires pour «anéantir comme il le faut les auteurs de ces actes ignobles». Dès lors, en déclarant ne pas vouloir compromettre les avancées concernant les dossiers actuellement en examen, le procureur de la République a précisé que «nous comptons ainsi trois crimes de sang avec prélèvement d’organes après constat macroscopique des médecins légistes, sur près de trois cent dont les dossiers sont pendants devant les juridictions d’investigations et en attente de jugement». Et d’appeller les populations à se mobiliser pour aider la justice, notamment en «dénonçant systématiquement les faits relevant de ce que les médias ont baptisé à tout vent «crimes rituels»».

Les trois affaires retenues concernent un pasteur nommé Bilé ; Eyéghé Ekomie Gabriel cité comme instigateur par Aristide Pambou, et un autre commis par des présumés militaires de Mouila.

Pour ce qui est du «sac de viande» découvert à Oloumi, les analyses du laboratoire de la faculté de médecine de Libreville et du Laboratoire Biomercure de Paris auraient conclu à un sac contenant des morceaux de viande faisandé d’une trompe d’éléphant.

Par ailleurs, le rapport du médecin légiste, Liliane Flore Pemba, après examen clinique relève qu’il faut «exclure de façon formelle qu’il ne s’agit pas du cœur, du foi ou du rein […] Une conclusion corroborée par l’examen d’anatomie pathologique. Cependant, on note qu’une indentification complémentaire sera faite en complément après histologie (branche de la biologie et de la médecine qui étudie les tissus biologiques -ndlr).

En indiquant avoir demandé des examens plus approfondis pour mettre fin aux supputations, le procureur a fustigé le rôle que jouent les médias participant selon elle à l’intox et à la désinformation, créant parallèlement la psychose à travers la diffusion d’informations non vérifiées.