Conscient de ce que le phénomène des crimes dits rituels ne peut prendre fin que grâce à l’implication de toutes les couches de la société, un groupe d’étudiants de l’Université Omar Bongo (UOB), réuni au sein de la Ligue estudiantine des droits humains, a annoncé, le 6 juin à travers une lettre ouverte, son intention d’organiser une manifestation dans les jours à venir.
Dans une lettre ouverte intitulée «Compte à rebours», la coalition d’étudiants réunis autours d’une «Ligue» dont l’objectif principal est la préservation de la dignité humaine, notamment de celle de l’étudiant Gabonais, et le respect des droits de ce dernier s’est donnée rendez-vous le lundi 10 juin prochain à 17 heures 30 minutes pour «une première manifestation au grand portail de l’Université» dans le but de lutter contre «une psychose qui règne désormais dans le pays».
A cet effet, invitant l’ensemble des étudiants, partisans ou non de la Ligue à bien vouloir se vêtir «d’un tee-shirt ou d’une chemise rouge accompagné d’une bougie», les étudiants qui se perçoivent chacun comme un «acteur fondamental de la défense des droits de la personne humaine», ont dit vouloir prendre part, à leur manière à la sensibilisation des populations et notamment des jeunes sur les dangers qu’ils encourent ces derniers mois. Aussi, ajoutent-ils, «ayant constaté la faiblesse et la complicité des pouvoirs publics et ou du Prince et ses valets, (nous) invitons l’ensemble de la communauté nationale à la réelle lutte» en vue d’endiguer le phénomène des crimes rituels. La manifestation, selon la Ligue estudiantine se veut être «une commémoration en hommage aux sept cents victimes des crimes rituels».
Comme pour donner la preuve que le phénomène des crimes dits rituels touche la sensibilité de tous les Gabonais, la Ligue estudiantine des droits de l’homme a conclu sa lettre en indiquant que «le combat de l’étudiant est, avec certitude, déclenché» par l’initiation de cette première manifestation du genre, avant d’ajouter : «Nous allons, à notre manière, manifester notre profond regret à l’égard des esprits partis, tout en leur promettant que justice sera entendue».