Nicolas Hulot, la star française de l’écologie, envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète, séjourne au Gabon dans la perspective de la conférence climat, mais également en réponse à l’alerte envoyée par le secrétaire exécutif de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), le Pr. Lee White, par rapport à la montée en puissance du braconnage des éléphants dans la sous-région d’Afrique centrale et plus particulièrement au Gabon.
Avec pour thème «les éléphants», l’envoyé spécial du président français, François Hollande pour les questions environnementales, Nicolas Hulot, a débuté son périple circulaire vers les pays d’Afrique et du Bassin du Congo par le Gabon, où il a été reçu le 11 juin 2013 par le président Ali Bongo Ondimba et plus tard dans l’après-midi par les autorités françaises en poste au Gabon.
«Je suis là dans le cadre des perspectives de la conférence climat mais pas seulement. J’ai souhaité essayer de remettre un peu en lumière un certain nombre de sujets qui sont toujours pris en charge par les diplomates, les négociateurs, et qui sont sortis de l’écran radar des préoccupations de société, notamment les sujets de biodiversité, désertification, des sujets liés aux océans. Ces sujets pâtissent de la conjoncture économique, mais aussi de l’ombre que les changements climatiques leur font. Un sujet qui m’a semblé important de faire remonter en surface pour voir comment au niveau international on peut se mobiliser sur ce sujet, est celui des éléphants», a-t-il confié avant de souligner que son rôle à lui est de faire en sorte que ces sujets réapparaissent et qu’on s’en préoccupe quelles que soient les conditions économiques.
Rien à voir avec l’organisation de la deuxième édition du New York Forum Africa qui se tiendra du 14 au 16 juin à Libreville, encore moins avec ce qui se dit dans les réseaux sociaux concernant son absence à cette rencontre. Nicolas Hulot qui semblait être partagé entre la participation au NYFA et y renoncer suite au souhait du mouvement des Indignés du Gabon, semble avoir trouvé plus utile de s’engager pour une priorité majeure, «le sort des éléphants de foret menacés d’extinction sur la planète».
«J’ai été invité à ce forum, mais comme j’avais quatre pays à visiter, je dois rencontrer un certain nombre de responsables politiques dans ces quatre pays du bassin du Congo, j’ai dû coordonner mon emploi du temps en fonction des disponibilités des personnes que je dois rencontrer à l’exemple du président Ali Bongo Ondimba que j’ai rencontré ce 11 juin 2013. Moi j’ai un thème, une priorité, un sujet important et moi je me cantonne à ce sujet-là», a-t-il indiqué avant de préciser que, «très sincèrement le reste, ce n’est pas que ça m’indiffère, loin de là, mais il faut un moment à un autre se fixer des objectifs et avancer. Parce que si on attend que le contexte soit parfait dans le monde, pour pouvoir se préoccuper de ces sujets-là, ça ne servira à rien. On ne va pas jouer aux hypocrites, je laisse le soin à d’autres, dont c’est le métier, la vocation d’identifier les points qui vont mal mais moi, je suis là pour les enjeux du long terme et faire en sorte qu’on prenne un peu soin de notre planète».
Avec une méthodologie consistant à être à l’écoute de celles et ceux qui sont sur le terrain pour comprendre l’origine des choses, les causes et les moyens d’action, identifier les actions, les domaines où chacun peut apporter sa pierre à l’édifice, Nicolas Hulot propose surtout sa disponibilité pour venir en aide aux pays du Bassin du Congo, sur un plan diplomatique ou économique.
«Moi je n’ai que mes mots, ma bonne volonté, le réseau diplomatique français et la mobilisation des différents acteurs qui soient économiques ou politiques cela peut servir. Nous en Europe nous ne sommes pas en situation de venir donner des conseils. Il n’y a pas de recette miracle, il y a juste une volonté et c’est mieux que de se résigner», a-t-il rassuré.
Pour la suite de son voyage circulaire Nicolas Hulot s’arrêtera tour à tour au Cameroun, au Congo Brazzaville et terminera par le Congo RDC. Le Gabon abriterait près de la moitié des 100 000 éléphants de forêt encore en vie dans le monde. En 2011, environ 40 tonnes d’ivoire illégal ont été saisies dans le monde, représentant des milliers d’éléphants tués. Les chiffres pour 2012 devraient être similaires, d’après le groupe de conservation Traffic.
Fondateur de la Fondation Ushuaïa qui devient, en janvier 1995, la Fondation Nicolas-Hulot pour la Nature et l’Homme puis en 2011, la Fondation pour la Nature et l’Homme dont l’objectif est d’informer le public de l’état écologique de la planète et convaincre de la nécessité de changer nos comportements, Nicolas Hulot, journaliste-reporter, animateur-producteur de télévision et écrivain français est un professionnel de la communication. Témoin de l’état du monde à travers ces aventures, il prend conscience de l’ampleur de la dégradation de l’état de la Terre. Ce qui, pour beaucoup n’est que chiffres et statistiques, est pour lui réalité.