Quatre-vingt-onze ans après la sortie du premier film en 3D «The Power of Love», l’Afrique à travers la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud s’y est mise avec la sortie prochaine deux longs-métrages d’animation en 3D.
Comme pour s’accorder au proverbe «il vaut mieux tard que jamais», malgré le retard accusé par le continent africain dans la production des films à 3D, les professionnels de la cinématographie africaine cherchent à relever le défi de l’innovation technologique mais également à prouver le génie du continent noir. Ils viennent de mettre sur le marché mondial du film les premiers films en «3D made Africa».
En effet, les 6 et 29 juillet 2013 seront diffusés, en France et en avant-première au cinéma Primera, «Pokou Princesse Ashanti», et sur les écrans sud-africains «Jock of the Bushveld», tous deux des animations tournées en 3D.
La légende de la reine Pokou
L’histoire de la reine Ivoirienne Abla Pokou est célèbre et fascinante parce que, à quelques égards, certains l’assimilent à la légende du «jugement de Salomon». En effet, au XVIIIe siècle, la princesse ashanti décide de libérer son peuple d’une guerre fratricide pour le contrôle du royaume ashanti (actuel Ghana). Elle conduit donc son peuple vers le nord et doit sacrifier un nouveau-né, afin de pouvoir traverser un fleuve. Elle s’exclamait ainsi, rapporte la légende : «Ba wouli», (l’enfant est mort)… ce qui donnera son nouveau nom au peuple qu’elle installe donc en Côte d’Ivoire. La reine Abla Pokou, Princesse ashanti devenue la reine des Baoulé a régné avec splendeur jusqu’en 1760.
Si l’histoire tumultueuse de cette reine a été mille fois racontée, pour la première fois, elle est relatée à travers un long métrage d’animation en 3D de 65 minutes, apprend-on sur le site TechMissus, spécialisé sur les technologies de l’Internet en Afrique. «Réalisé par la société de production Afrikatoon, ce film viendra en appui aux manuels scolaires qui relatent déjà l’histoire du royaume ashanti et du peuple baoulé», précise TechMissus.
Jock of the Bushveld
Jock of the Bushveld est un roman autobiographique écrit par l’auteur sud-africain Sir James Percy Fitzpatrick et publié pour la première fois en 1907. Dans ce grand classique, l’auteur raconte sa propre histoire quand il conduisait des convois dans l’est du Transvaal pendant la ruée vers l’or des années 1880. Le réalisateur sud-africain Duncan MacNeillie a adapté le livre pour le premier long-métrage d’animation en 3D d’Afrique du Sud. La conception de ce film a exigé cinq ans de travail à une petite équipe basée à Johannesburg.
«L’action se déroule toujours dans le Bushveld près de ce qui est aujourd’hui le célèbre parc Kruger. Cependant l’histoire est racontée du point de vue de Jock, un bull terrier fidèle et attachant avec un cœur grand comme la savane. Pour réussir sur le marché international, le réalisateur Duncan MacNeillie a tout fait pour titiller la curiosité des étrangers : le musicien de rock canadien Bryan Adams prête sa voix à Jock et dans l’histoire apparaissent le caniche Polly, une fiancée française et un vieux sage africain dont la voix est celle du prix Nobel de la paix Desmond Tutu», apprend-on sur le site de Radio France international (RFI).
«Le réalisateur a opté pour un film d’animation dans lequel le musicien Johnny Clegg a composé à nouveau une chanson, mais où les animaux parlent. Un film clairement destiné aux enfants et à l’exportation avec la 3D comme assurance d’une réussite mondiale», précise RFI.
Pendant que les Occidentaux et autres célèbrent le succès relatif de la 3D au cinéma et sur leurs téléviseurs, et que les Africains l’expérimentent à leur rythme, les experts du domaine pensent à l’avenir. Celui-ci pourrait être d’ores-et-déjà trouvé. Son nom ? 4DX. Un format «quatre dimensions» qui propulse le spectateur dans le film : vibrations, odeurs, souffles… Iron Man 3 sera le premier film à en profiter au Japon.