Une délégation de hauts magistrats et greffiers camerounais a séjourné, pendant une semaine à Libreville, dans le cadre d’une mission d’études et d’échanges d’expériences avec la Cour des Comptes du Gabon.
La délégation camerounaise conduite par le conseiller maître à la Chambre des comptes de la Cour suprême du Cameroun, le magistrat M. Pierre Kameni est venue s’imprégner des mécanismes de contrôle, d’organisation et de fonctionnement de la Cour des comptes du Gabon, dans la perspective de la création d’une Cour des comptes au Cameroun.
‘’Nous venons voir ce qui se fait concrètement dans une Cour des comptes, puisque très bientôt nous aussi nous aurons une Cour de comptes. Nous avons touché du doigt des thèmes qui ne sont pas encore développés à notre niveau’’, a fait observé M. Kameni, citant en exemple ‘’l’audit comptable et financier, l’audit de performance, l’organisation et le fonctionnement du secrétariat général’’. Des aspects sur lesquels la partie camerounaise n’avait pas encore réfléchis.
Le cadre d’études et d’échanges, mis en place, répond ainsi à l’esprit des recommandations exigées par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) de voir tous les Etats-membres se dotent des Cours de comptes, de sorte que les législations locales puissent se conformer à ses directives à la date butoir du 31 décembre 2013.
Mais, elles laissent, toutefois, une marge de 8 ans pour mettre les structures en place de façon définitive en raison d’ importants préalables qui entourent la création d’une Cour de comptes, notamment en ce qui concerne le texte créant la Cour de comptes.
Cela pourrait inclure une modification de la Constitution ainsi que tous les textes qui organisent l’actuelle Cour suprême, avant d’envisager une mise en place effective de la Cour de comptes.
Le choix de la Cour de comptes du Gabon apparait dès lors judicieux, en ce sens que la délégation camerounaise a indiqué ‘’avoir trouvé en la Cour de comptes du Gabon un profil idéal cadrant avec leurs aspirations’’.
Après le Sénégal et la Tunisie où elle s’est rendue, ‘’c’est au Gabon qu’ils ont rencontré des magistrats et greffiers véritablement aguerris à la pratique du contrôle juridictionnel et administratif’’, a précisé M. Kameni.
C’est donc un séjour bénéfique pour la délégation camerounaise, a conclu M. Kameni, étant donné que les seules prérogatives de la chambre des comptes du Cameroun, fondées exclusivement sur un contrôle juridictionnel, sont différentes de celles de la Cour de comptes du Gabon qui elle statue également sur le volet administratif, en plus du juridictionnel. Une plus-value essentielle.