Accusant le chef de l’Etat de s’être «entouré de sa légion étrangère» et d’avoir «laissé tomber ses propres compatriotes», l’hebdomadaire La Loupe, dans sa livraison du 25 juin dernier, s’est interrogé sur le véritable patriotisme d’Ali Bongo, au regard du trop grand intérêt dont bénéficieraient certains collaborateurs étrangers par rapport aux nationaux.
En rappelant les propos du chef de l’Etat selon lequel «les valeurs de patriotisme qui relèvent de l’attachement profond que nous devons à notre pays [devraient] situer l’intérêt général au dessus de ses intérêts particuliers», l’hebdomadaire La Loupe a indiqué, au début de la semaine en cours, que chaque Gabonais, Ali Bongo y compris, doit faire preuve d’un «patriotisme» sans tâche dans le but de veiller au développement du pays mais surtout de faire passer les collaborateurs nationaux du Président en premier.
Ainsi, dans son éditorial, le journal d’investigations et d’informations générales avait déjà indiqué à l’endroit d’Ali Bongo «Que celui qui parle de patriotisme donne les chances à chaque Gabonais de s’approprier son pays en lui offrant un environnement où règne la justice, la liberté de parler, d’agir et d’entreprendre, le système éducatif adéquat en adéquation avec les exigences de l’heure» ; une manière pour l’hebdomadaire de fustiger un certain nombre d’agissement dont serait coupable le chef de l’Etat, dont «la sincérité des propos» est par ailleurs mis en doute tant celui-ci semble accorder une certaine priorité à «la légion étrangère», ainsi que certains Gabonais nomment le quarteron de collaborateurs du président d’origine étrangère. A en croire l’hebdomadaire, «le déficit de concorde et de civisme est le propre des amis du président de la République. Il est impensable qu’Ali tienne un discours rassembleur mais que dans les faits, c’est plutôt la violence qui rythme le quotidien de chaque Gabonais».
Pour La Loupe, les réalités vécues par les Gabonais sont très éloignées des propos «patriotiques» du président de la République : «Ali ignore dans les profondeurs le pays dont il est le président de la République. […] Le premier des Gabonais donne tout aux étrangers et rien aux Gabonais». Toute chose qui a donc conduit nos confrères à s’interroger sur les réelles intentions du chef de l’Etat qui, exhortent-ils, devrait penser à prendre «un décret portant déchéance de nationalité et d’exécution sur le poteau des compatriotes indésirables». Aussi radical, surréaliste qu’excessif.