Le président de République a tenu à rencontrer, le mardi 2 juillet au palais, les partis politiques de l’opposition, en vue de vider certains contentieux parmi lesquels la question de la biométrie et l’avancement des travaux au niveau de la Commission électorale nationale et permanente (Cénap). Une rencontre fortement moquée par Bruno Ben Moubamba.
Conviés à une discussion, au palais de la Présidence, les représentants des partis et groupes de l’opposition, regroupés pour l’essentiel au sein de l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR), l’Union des forces pour l’alternance (UFA) et l’Union des forces du changement (UFC), ont traité, le 2 juillet dernier, de diverses questions relatives à la vie politique du Gabon. La question de la mise en œuvre de la biométrie dans le fichier électoral national sans laquelle la tenue des prochaines joutes, en République gabonaise semble hypothétique, a constitué le gros du menu.
Ali Bongo, dans le souci de donner la parole à ces acteurs politiques et dans le but de recueillir leur sentiment par rapport aux problématiques abordées ces derniers, notamment la libre circulation en zone Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), a donc souhaité les entendre en initiant cette rencontre fortement appréciée par Me Louis Gaston Mayila (UFC) pour qui l’idée d’Ali Bongo apparaît comme «le triomphe du bon sens».
En effet, rappelant qu’il y a encore peu de temps, des partis de l’opposition avaient refusé de rencontrer le président à cause son «manque de légitimité», Me Mayila, tout comme Jules Aristide Bourdes Ogouliguende (UFA) ont «curieusement» reconnu que leur rencontre avec Ali Bongo a été «fructueuse parce que le président a bien saisi les problèmes que nous avons soulevés et qu’il ait donné au ministre de l’Intérieur des instructions pour que nous nous retrouvions à nouveau pour mettre ensemble les cadres qu’il faut avant de commencer l’enrôlement des électeurs». Pour Pierre Claver Maganga Moussavou du Parti social démocrate (PSD), la rencontre aurait néanmoins servi à démontrer à Ali l’enjeu économique de la biométrie : «A quoi cela servirait de dépenser autant d’argent si on n’y a pas la possibilité d’authentifier celui à qui on prélève des empreintes digitales ?», s’est-il interrogé, non relever l’importance d’une telle rencontre.
Par ailleurs, et comme pour s’inscrire en faux, Bruno Ben Moubamba de l’Union du peuple gabonais (UPG) a publié, mercredi 3 juillet sur son blog, sa vision de cette rencontre, intitulant son texte «Gabon : le bal des pleureuses et des peureux s’est poursuivi à la Présidence de la République gabonaise». Pour le nouvel UPGiste, «il n’y aura pas de biométrie digne de ce nom : voilà pourquoi c’est un bal de pleureuses. Les étrangers s’inscriront en masse sur le «fichier biométrique» avec de vrais-faux papiers et tous les hypocrites qui vont à la Présidence le savent fort bien».
Pour Ben Moubamba, la rencontre aura été celle voulue et imposée par Ali bongo : une rencontre pendant laquelle aucun sujet sérieux n’aura véritablement été traité. L’homme n’en veut pour preuve que le silence des représentants de l’opposition sur la question des crimes rituels : «Qui parle des crimes rituels d’ailleurs parmi eux ? C’est un signe de leur couardise !». Et de conclure : «Il n’ya plus de grands acteurs politiques au Gabon depuis le départ de Pierre Mamboundou et le retrait d’André Mba Obame ! Plus un seul !». Comme quoi et au regard de l’idée de Ben Moumbamba, les partis de l’opposition gabonaise semblent encore avoir du mal à s’unir afin de parler d’une seule voix à Ali Bongo.