SéMardi 2 juillet dernier, un groupe d’étudiants, en provenance de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) aurait décidé de se rendre dans les locaux du ministère de l’Education nationale dans l’objectif d’exprimer leur mécontentement au ministre, Séraphin Moundounga, les yeux dans les yeux. Un mouvement qui aurait été stoppée par l’intervention des éléments de force de l’ordre.
Qu’à cela ne tienne, mercredi 3 juillet, un autre groupe d’individus a remplacé les premiers manifestants et aurait tenté en vain de rencontrer Séraphin Moundounga en personne pour lui faire part de leur sentiment d’abandon. En effet, plusieurs enseignants des secteurs primaire et secondaire ont fait un sit-in devant les bureaux de leur ministre de tutelle pour lui exiger le payement de leur prime. Ainsi, ces enseignants qui, hier, ont fait le pied de grue, se sont plaints d’avoir été oubliés dans le payement de leur Prime d’incitation à la fonction enseignante (Pife). Un défaut qui persisterait depuis 2010, selon les enseignants dont le porte-parole, Lucien N’nang Abaghé, a justifié la manifestation en ces termes : «Ce sit-in c’est pour dire que trop c’est trop. Vous vous rendez compte que depuis 2010, il y a toujours les mêmes erreurs. Pourquoi ces erreurs ? Nous sommes ici depuis un mois pour comprendre ce qui se passe».
Si le porte-parole des «oubliés de la Pife» reconnaît et salue les efforts du Directeur des ressources humaines (DRH) du ministère, il n’en demeure pas moins, indique-t-il, que de nombreuses familles gabonaises souffrent, depuis près de trois ans, de cette malheureuse situation, et la situation n’a que trop duré : «Au cours de notre rencontre avec la DRH, nous avons appris que toutes les listes additives sont déjà prêtes. Mais ce n’est qu’aujourd’hui que ces listes ont été transférées chez le ministre pour qu’elles soient signées», a-t-il déploré avant d’ajouter, sur un ton déterminé, «Nous voulons impérativement notre Pife. Parce que nous ne connaissons pas les raisons pour lesquelles nous sommes oubliés depuis trois ans. Ils ont modifié ces erreurs et les listes sont déjà affichées partout où besoin il y a. Mais seulement, nous nous posons la question de savoir pourquoi le ministre Moundounga n’arrive pas à signer ces listes dans l’immédiat afin que les finances puissent nous payer ?»
Les enseignants manifestants, environ 2788, à en croire Lucien N’nang, disent ne pas comprendre cet oubli de la part de la tutelle. Un oubli qu’ils perçoivent désormais comme une volonté délibérée du ministère de l’Education, même si, indiquent les confrères de Koaci.com, quelques heures après le sit-in des enseignants, le ministre Séraphin Moundounga aurait convoqué une réunion d’urgence avec les membres de son cabinet et des responsables des services concernés pour mettre définitivement un terme à ces omissions répétées.