Le président du Conseil économique et social (CES), Antoine de Padoue Mboumbou Miyakou, a clos le 24 octobre à Libreville la session extraordinaire relative à l’examen de la loi de finances rectificative 2008. Les conseillers ont recommandé au gouvernement de renforcer la pertinence des affectations budgétaires avec les priorités économiques et sociales. Le CES a demandé l’allocation de 20% des ressources propres du pays au budget d’investissement pour rattraper l’écart entre le Produit intérieur brut (PIB) élevé et la faiblesse de l’Indice de développement humain (IDH).
Le Conseil économique et social (CES) a recommandé le 24 octobre dernier l’allocation de l’excédent budgétaire à la lutte contre la pauvreté et développement des infrastructures de base pour rattraper le retard de l’Indice de développement humain (IDH) par rapport au Produit intérieur brut (PIB).
Le CES a réaffirmé la poursuite du programme conclu avec le Fonds monétaire international (FMI) depuis avril 2007 pour la poursuite de l’assainissement des finances publiques, la diversification de l’économie, le renforcement des infrastructures de base et la prise en compte de la dimension sociale, ainsi que la reconduction de l’ensemble des mesures fiscales et budgétaires prises en avril dernier pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages.
Les conseillers ont suggéré au cabinet du Premier ministre, Jean Eyeghé Ndong, de renforcer l’adéquation entre les priorités économiques et sociales du gouvernement et l’affectation des ressources budgétaires.
Ils ont notamment insisté sur l’application effective des programmes de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, au regard de l’écart paradoxal entre le PIB qui classe le Gabon dans les pays à revenus intermédiaires, et un IDH qui stagne au niveau de ceux des pays en développement.
A cet effet, le CES a recommandé l’affectation de 20% du budget de l’Etat au chapitre des investissements pour permettre la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et améliorer les conditions de vie des gabonais économiquement faibles.
Le projet de loi des finances rectificatives 2008 a été adopté par le gouvernement au Conseil des ministres du 18 septembre. Il présente une hausse de près de 70% par rapport aux prévisions initiales, soit un excédent budgétaire de près de 850 milliards de francs CFA.
La conjoncture favorable du secteur extractif, surtout aux deux premiers semestres 2008, aura notamment permis une augmentation de 32,6% des revenus pétroliers, portés à 1357,9 milliards de francs CFA alors que l’Etat n’en escomptait que 1023,8 milliards de francs CFA.
Les rectifications majeures concernent l’accroissement des subventions relatives aux produits pétroliers qui passerait de 44,1 à 101 milliards de francs CFA, soit une hausse de 130%, à l’heure où l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) a déposé un cahier des charges sur la table du gouvernement, qui demande entre autres une baisse de 40% des prix des produits pétroliers.