A l’approche de la saison des pluies qui occasionne souvent de grandes inondations dans certaines grandes villes du Gabon, une délégation du ministère de l’Environnement s’est récemment rendue à Troyes, en France, pour s’imprégner des mécanismes développés par cette ville régulièrement éprouvée par les crues et inondations.
Pour se protéger et réduire les effets dévastateurs des eaux de pluie sur l’environnement et la population, ce sont en effet les procédés mis en place par la ville de Troyes lors des inondations de mai 2013 qui devraient être utilisés au Gabon. Pendant deux jours, en effet, les habitants de Troyes qui craignaient la montée des eaux de la Seine, additionnées avec celles de la pluie, avaient déployé des mécanismes pour combattre les flots. Un succès. C’est donc cette rapide maîtrise des eaux qui a amené une délégation du ministère gabonais de l’Environnement à séjourner le 26 juillet 2013 dans cette localité française en vue d’étudier dans quelle mesure importer ces technologies et techniques au Gabon.
«Vous êtes là pour apprendre, nous sommes là pour partager», a laissé entendre Valéry Denis, maire adjoint de Troyes, qui recevait la délégation gabonaise. L’élu municipal faisait là allusion à la catastrophe, évitée in extremis en juin dernier, ayant permis d’enregistrer des leçons sur le phénomène. Des leçons dont va s’inspirer le Gabon pour lutter, à son tour, contre les crues. Hortense Togo, directrice générale de la prévention des risques qui conduisait cette équipe a laissé entendre que le choix de Troyes est dû au fait que «malgré les inondations, elle a su réagir rapidement et efficacement […] Leur plan de gestion des crues nous intéresse. Nous voulons le connaître davantage». La délégation gabonaise s’est donc vue présenter les dispositifs de gestion des cours d’eau (digues, barrages, entretien…) et les mesures à prendre en cas de crues. Des mécanismes qui devront être adaptés aux réalités gabonaises. «Nous avons beau présenter nos dispositifs, nous ne pouvons pas déterminer à l’avance ceux qui seront efficaces au Gabon. Il faut avant tout tenir compte des réalités du pays.», a expliqué Valéry Denis.
Le quotidien Librevillois implique en effet une vigilance permanente. En plus d’une saison des pluies importante, de septembre à juin, l’agglomération est traversée par 21 bassins versants. Ce qui implique de nombreux risques. À cela s’ajoutent les conséquences d’un fort exode rural. «La population s’installe sur les lits des rivières. Lorsque les eaux montent elles sont submergées et leurs habitations détruites», a expliqué Hortense Togo.
Autre obstacle au bon écoulement des cours d’eau : les ordures ménagères qu’y déposent ces mêmes populations, bloquant ainsi l’écoulement régulier. «Et puis notre gestion reste très traditionnelle», ajoute Hortense Togo. Autant de raisons qui poussent les autorités gabonaises concernées à l’application rapide du plan national de réflexion et d’action déterminé il y a un an. D’autres visites sont prévues à Troyes et à Libreville. De même que des échanges de formations sont envisagés pour créer, à terme, un véritable partenariat d’entraide entre les deux villes.