Une patrouille conjointe Eaux et Forêts/l’ONG internationale Conservation-Justice et Police judiciaire du Haut-Ogooué a mis la main lundi sur une bande de braconniers qui s’apprêtaient à écouler 93,21 kilos de défenses extraits de 5 éléphants dans la bande forestière qui sépare les provinces de l’Ogooué Ivindo (nord-est et du Haut-Ogooué (sud-est).
Ce sont Rodrigue Messimo alias Obama, chef de bande internationalement connu, gabonais de 36 ans, se dit sans emploi et habitué des milieux carcéraux, Karl Boris Satoka alias Boston, gabonais de 28 ans et principal complice d’Obama, se dit mécanicien et Carcel Ango, 33 ans, concierge à l’université des sciences et techniques de Masuku.
Si les deux premiers sont complètement impliqués dans le trafic de la dizaine d’ivoires qu’ils ont sectionnés en menus morceaux pour se faciliter le transport, le troisième est celui qui les a hébergé à Franceville lors de leur descente avec la « marchandise » destinée à des clients se trouvant à Libreville.
« Je suis trafiquant depuis plus d’une année et j’ai conscience des risques que je prends en vendant les défenses d’éléphants. Ces ivoires m’ont été donnés en contrepartie des 2,5 millions de FCFA que me devaient Daouda. Je pensais les revendre pour me faire rembourser », a reconnu Rodrigue Messimo alias Obama, précisant que l’opération n’a pas abouti et par conséquent il assume ses responsabilités.
Les 26 morceaux d’ivoires ont transité d’Okondja pour Franceville en attendant leur écoulement sur Libreville.
Le véhicule de marque Toyota Carina II, loué à 80 000 FCFA et qui a transporté les ivoires depuis Okondja jusqu’à Franceville a été mis sous scellés en attendant la fin de l’enquête.
« Avec les nombreuses arrestations qui sont faites du côté d’Oyem et de Makokou, vous comprenez aisément que ces personnages voudraient absolument se rabattre du côté du Haut-Ogooué ! Mais nous avons mis en place une synergie avec l’ONG Conservation-Justice, la direction générale des Recherches et la police judiciaire. Nous venons de donner un signal fort et nous pensons qu’ils vont très vite se décourager, car les sanctions seront très lourdes », a indiqué Lucien Massoukou, directeur provincial des Eaux et Forêt du Haut-Ogooué, précisant que pour l’instant leurs unités n’ont retrouvé que deux carcasses des cinq pachydermes abattus.