Et revoilà Guy Romain Madienguela, docteur en sociologie et chroniqueur au journal La Loupe. A l’occasion de la 53e fête nationale du Gabon, il tente un bilan de ce demi-siècle d’indépendance dont Gabonreview publie ici la première partie.
De 1960 à 2013 : voici exactement cinquante-trois (53) ans que notre cher Gabon est indépendant. En 1960, date de l’indépendance de certains Etats Africains, ils avaient tous presque le même niveau de vie et de développement que la plupart des «Dragons d’Asie», telle que la République de Corée (Corée du Sud). Aujourd’hui, en 2013, tous ces Pays Emergents Asiatiques, appelés Dragons D’Asie, sont parmi les Vingt (20) premières puissances économiques mondiales !
Et nos pays africains ? Que sont-ils devenus en 53 ans d’Indépendance ? Quels sont leurs Classements ? Pourquoi l’Afrique noire n’a-t-elle pas encore décollé économiquement et politiquement ? Autant de questions qui bousculent mon esprit… Dans cette chronique, fidèle à ma réputation, à ma marque, à ma création, à mon écriture engagée, je parle sans faux-fuyants, ni compromis, ni compromission de Mon Gabon, 53 ans après son indépendance.
Le Gabon, notre fier et prospère Gabon, en 53 ans d’indépendance, n’a presque pas connu, ni liberté, ni démocratie, ni développement, ni bonne gouvernance.
Il est évident que la dictature et la colonisation ont simplement changé de couleur de peau. Des chefs d’Etats noirs ont simplement occupé et pris possession des palais présidentiels, des places, des fonctions et des rôles des COLONISATEURS BLANCS. Quand je regarde mon pays, j’affirme, j’exprime et je marque ma très grande affliction et ma profonde déception au sujet de nos gouvernants qui nous vendent le vent, et semblent vouloir refuser le développement.
En effet, pour se développer, il faut aller très rapidement à l’essentiel, c’est-à-dire le travail, rien que le travail. Malheureusement, en 53 ans d’indépendance, le bilan constaté se présente et se résume comme suit : Dix ans de travail ; Vingt ans de danses, de jouissances et de réjouissances ; Dix-neuf ans de politique politicienne ; Quatre ans de République des maquettes.
1. Dix (10) ans de travail sur cinquante-trois (53) ans d’indépendance.
Dans tous les processus de réussite, de succès et de victoire, y compris ceux du développement et la route, le chemin et les schémas sont les mêmes : Premièrement, il s’agit d’avoir une Vision, des Rêves et de l’Ambition. Deuxièmement, posséder des Compétences, des Moyens et des Talents. Troisièmement, Travailler et se mettre au Travail, Stratégiquement et Harmonieusement.
Malheureusement pour le Gabon, l’Indépendance s’est résumée : au choix des drapeaux et hymnes comme symboles ; aux danses, défilés, jouissances et réjouissances, vaines et stériles, des ventres et des bas-ventres.
Le Gabon n’a jamais travaillé avec Son ESPRIT, en cinquante-trois ans, pour sa stratégie de développement : Jeunesse sacrée mais sacrifiée (près de 100 élèves par salle de classe dans nos lycées et collèges), ni infrastructures économiques, ni tissus et réseaux industriels, ni eau courante, ni électricité, ni téléphone, etc.
En un mot, comme en mille, en cinquante-trois ans d’indépendance, ceux qui nous gouvernent n’ont pas encore pris conscience que le développement et la liberté sont les deux MOTS-Clé, impérativement liés, de l’Indépendance. A quoi sert-il d’être indépendants sans être développés ? Qu’importe de s’affranchir des colonisateurs Blancs, pour vivre dans des dictatures guidées et exercées par le règne de la pensée unique ?
Heureusement pour mon pays, de nouvelles générations de Gabonais et de Gabonaises, éclairés et audacieux, commencent à prendre conscience de leurs responsabilités. En effet, le développement, la liberté, la démocratie, la bonne gouvernance, etc., sont des notions universelles qui ne sauraient être gabonisées, ni tropicalisées.
De même que «un plus un font deux (1+1=2)», vérité universelle, les Gabonais doivent impérativement comprendre, en définitive, que développement, liberté et indépendance sont le résultat de l’amalgame réussi entre une vision, des talents et le travail.
A l’ère de l’Internet et de la Mondialisation, de l’économie mondiale des marchés et du capitalisme, plus personne ne devrait se laisser tromper en confiant son destin et sa destinée à des souverains politiques dictateurs, car n’oublions jamais que l’indépendance est essentiellement une question de développement et de liberté.
Il est à noter que le Gabon possède tous les atouts pour se développer très rapidement en vingt ou trente ans. Nos gouvernants devraient aller rapidement à l’essentiel, à savoir le travail et la liberté, qui garantissent le développement, à l’exclusion de toutes velléités de dictature, vaines et sans perspectives.
Si rien n’est fait dans notre Pays, ceux qui détiennent le POUVOIR Suprême vont entrainer l’irréparable. (A suivre)