Depuis quelques années, un Français, Dominique Auroy, ingénieur de formation et entrepreneur, s’est lancé un défi : faire pousser de la vigne au Gabon et en produire du vin. Depuis l’an dernier, ce challenge est une réussite avec 4000 bouteilles produites.
En estimant «qu’il n’y a de plaisir dans la vie que lorsqu’il y a des défis à relever», Dominique Auroy a toujours voulu relever des défis qui paraissaient à première vue irréalisable. D’où son ambition de faire des vignes sous l’équateur, notamment au Gabon. Selon les spécialistes cités par bulletins-electroniques.com, ce défi s’avérait quasiment impossible. Mais, tenace, Dominique Auroy a réussi son pari. Dans une précédente vie, il a réussi le pari d’opérer la production de 50.000 bouteilles de vin chaque année en plein cœur de l’Océan Pacifique.
Au cœur du Gabon, dans la province du Haut-Ogooué, ce défi a aussi été tout aussi brillamment relevé avec la production de 4.000 bouteilles de Malymas dès l’année passée. Une expérience que d’autres pays de cette zone du continent africain regardent avec intérêt.
C’est au cœur de cette région du Haut-Ogooué que dessinent des plateaux recouverts de forêts, et dont le sous-sol regorge de nombreux minerais comme l’or, le manganèse ou encore l’uranium, que Dominique Auroy a décidé, il y a dix ans, de créer une plantation pour relever un nouveau défi.
«Nous savions que le défi serait encore plus difficile à relever qu’en Polynésie», souligne Dominique Auroy qui rappelle que le projet a germé en 2004, au cours d’une réunion de travail avec Omar Bongo Ondimba, défunt président de la République du Gabon.
Ingénieur de formation et entrepreneur, Dominique Auroy travaille depuis de nombreuses années en Afrique, et notamment au Gabon, en particulier dans les domaines de l’énergie et de la propreté. Actuellement, les filiales qu’il a développé, en Afrique, réalisent notamment la mise en place de la collecte des déchets et de leur traitement à Libreville.
«Le Président Bongo souhaitait savoir si l’expérience vitivinicole de Polynésie était transposable au Gabon. Pour le savoir, il fallait essayer. Et c’est ainsi que nous avons convenu de réaliser un premier test sur deux ans dans le cadre d’un partenariat à 50/50», explique-t-il. La seule exigence du Président défunt fut que cet embryon de ce vignoble gabonais soit installé dans le Haut-Ogooué, sa province natale. Deux ans auront été nécessaires pour que soient produites les premières bouteilles de ce vin gabonais, une première !
Depuis, il a été décidé d’agrandir ce vignoble, même si le décès du Président Omar Bongo en juin 2009 a entraîné un peu de retard dans son développement, indique notre source. Compte tenu de l’intérêt économique pour les populations concernées pour la poursuite de ce programme et de la notoriété que ce vin pourra donner au Gabon dans un axe de développement novateur, créateur de ressources et d’emplois, le nouveau président Ali Bongo Ondimba a souhaité en effet la poursuite de ce vignoble en partenariat avec Dominique Auroy.
A la clé, la production et la commercialisation dès l’année passée de 4.000 bouteilles. «C’est un Carignan jeune qui ressemble quelque peu à un Beaujolais Nouveau», résume Dominique Auroy. Si les faibles rendements obtenus jusqu’à présent, à savoir moins de 5 hectolitres à l’hectare, favorisent la production de vins rouges de bonne qualité, à terme ce sont les blancs qui devraient tirer leur épingle du jeu. «Nous manquons de soleil, nous avons une très bonne acidité et nos vins sont très peu sucrés. Aussi sommes-nous davantage dans une vinification de blancs de type Champagne ou Chablis, titrant 11 à 11,5°», explique-t-il.
Cette vigne gabonaise du domaine d’Assiami devrait pouvoir atteindre un rendement d’une vingtaine d’hectolitres à l’hectare d’ici trois ans, avec pour objectif de produire alors entre 40.000 et 50.000 bouteilles chaque année. Issu de deux vendanges annuelles, une particularité que permet le climat équatorial, ce vin baptisé «Malymas», est disponible aujourd’hui en rouge, blanc et rosé.