En vue de répondre favorablement aux nombreuses revendications des geôliers et des détenus de la prison centrale de Libreville qui se plaignent depuis plusieurs années du surpeuplement au sein des cellules, le ministre de la Justice, Ida Reteno, a lancé mercredi 13 août les travaux de construction d’une nouvelle prison aux normes modernes à Nkoltang.
L’univers carcéral gabonais connaît depuis de nombreuses années une crise aigüe due à un ensemble de manquements que les personnalités précédentes en charge de la justice ont semblé négliger pendant qu’elles étaient aux affaires, et depuis, la bien nommée «Sans famille», pénitencier central de Libreville, est sujette à de multiples révoltes de la part des détenus qui laisseraient pantois plus d’un. Le dernier en date a eu lieu le 26 juillet dernier. Selon des sources concordantes, une énième échauffourée aurait éclatée dans l’enceinte de l’établissement carcéral pour une affaire d’argent remis à un agent par un prisonnier pour la résolution d’une affaire, avait-on rapporté.
Ainsi, la construction d’un nouvel établissement carcéral dans la banlieue de Libreville permettra de gérer au mieux les activités des détenus et celles de leurs gardiens dans l’objectif, à terme, de minimiser le risque de nouvelles émeutes dans la prison centrale. Pour le gouvernement, la nouvelle prison a pour but, en effet, de faire face au phénomène de surpeuplement de la population carcérale. De plus, indiquent ses initiateurs, il s’agit-là d’un vieux projet que le Gabon projetait de lancer afin de s’arrimer aux normes internationales en termes de détention des individus.
Erigée à Nkoltang, à une trentaine de kilomètres de la capitale, la nouvelle prison dite « moderne » aura une capacité de 1 400 places contre les 600 dont dispose l’unique prison de Libreville. Cher au gouvernement, le projet de construction engagé par le ministère de la Justice par l’entremise de la Garde des sceaux, permettra, en plus d’améliorer les conditions carcérales des détenus pour ainsi alléger le travail des gardiens, d’organiser des formations dans divers métiers en vue de la réinsertion des prisonniers, avec un suivi particulier pour les plus jeunes. La ministre Ida Reteno Assounouet a par ailleurs estimé la fin des travaux et la mise en service de la future prison pour l’année 2015, si tout est fait dans les normes et selon les indications du chef de l’Etat.