La nouvelle équipe dirigée par Dieudonné Odounga Awassi va avoir fort à faire dans les prochains jours. La Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI) pourrait être amenée à faire toute la lumière sur l’éventuel détournement d’une partie des fonds alloués, en 2011, à la réhabilitation de la route de Koulamoutou.
Lors de son dernier passage dans la province de l’Ogooué-Lolo dans le but de se rendre compte, par lui-même, de l’avancement des travaux, dans les différents chantiers qui y sont entrepris depuis quelques années, le président de la République, Ali Bongo Ondimba, n’aurait pas très bien apprécié le rendu de certains de ces chantiers. En effet, alors que la plupart des Gabonais vivant dans la capitale gabonaise pensent que la construction de plusieurs infrastructures routières à travers le pays est en bonne voie au regard de la livraison de quelques chantiers ci et là, plus ou moins bien menées, il est des provinces où les dignitaires ne partagent pas tout à fait la vision d’Ali Bongo.
A cet effet, s’étant rendu, le mardi 13 août dernier, dans les provinces l’Ogooué-Lolo et du Haut-Ogooué, au sud-est du Gabon, pour constater l’avancement de la construction du tronçon routier Lastourville-La Leyou, c’est à Koulamoutou, chef-lieu de la province de l’Ogooué-Lolo qu’Ali Bongo aurait été le plus déçu et serait monté sur ses grands chevaux pour exprimer son ire, notamment au sujet de la direction prise par le financement alloué à ces chantiers par l’Etat gabonais. Une curieuse affaire que le mensuel Croissance Saine Environnement (CSE), en son numéro 66 d’août 2013 a révélée en ces termes : «Selon un informateur sûr, la visite des chantiers du Président Ali Bongo Ondimba, n’a pas été appréciable dans la province de l’Ogooué-Lolo. En effet, le chef de l’Etat aurait piqué une colère grave quant au non aboutissement du chantier concernant l’axe Koulamoutou-Popa (75 km). Avec un budget de cinq milliards, il s’avère que l’entreprise Mika Services n’avait touché que deux milliards pour le lancement des travaux par le gouvernement Paul Biyoghé Mba. Par défaut de paiement, Mika Services était obligé d’arrêter les travaux.»
En effet, si l’axe Lastourville-La Leyou dont les travaux ont été confiés à une entreprise chinoise, est déjà praticable, en toutes saisons, celui reliant la ville de Koulamoutou à Popa, n’aurait donc pas été réhabilité pour financement insuffisant : des projets pourtant simultanément lancés le 27 novembre 2011 par Jean Richard Sylong, à l’époque ministre délégué auprès du ministre de l’Equipement, des Infrastructures et de l’Aménagement du territoire. Aucun contrôle minutieux, par les ministres qui se sont succédé depuis deux ans, ne semble avoir été mis en œuvre pour une matérialisation du projet. Pour CSE, «le Président est resté estomaqué de ne rien voir en visitant la semaine dernière les chantiers à l’occasion du 53e anniversaire de la fête de l’indépendance. Témoin de la visite, notre informateur rapporte qu’Ali a exigé de voir clair dans ce qui s’apparente comme un détournement.»
En somme, indiquent nos confrères, «il y aurait eut détournement de fonds, notamment 5 milliards pour l’axe Koulamoutou-Popa, un milliard en ce qui est du tronçon Popa-Mbigou et 2 milliards pour l’axe Popa-Emino-Plateaux. Des hauts dignitaires de la province pourraient être entendus.» Chaud devant !!!