Alors que le pays se remettait de la fièvre de la fête de l’indépendance, célébrée le 17 août, huit détenus en ont profité pour s’évader de la prison centrale de Libreville dans la matinée du 18 août. Un gardien de prison a été grièvement blessé lors de cette fuite.
Selon une source proche de l’établissement pénitentiaire citée par le journaliste Jonas Moulenda, les faits se seraient déroulés vers 7 heures. «Le gardien de prison a été gravement touché. Il a été immédiatement conduit à l’hôpital d’instruction des armées de Melen», a confié la source, n’excluant pas que la victime perde un œil.
Toutefois, a poursuivi la même source, quatre des huit évadés ont été rattrapés peu après leur acte. Il s’agit d’Alain Nguema, Alassane Koulibaly, Thomas Loupan et un certain Lawali, tous poursuivis pour vols à main armée. Leurs acolytes, Henri Bibang, Lionel Angoué, Ousmane Amadou Arafat et Radiak Ankabi, sont encore en cavale.
A en croire une indiscrétion policière, ces évadés se seraient déjà illustrés par des actes de violence, la semaine dernière, en faisant basculer au quartier Plaine-Orety, dans le premier arrondissement de Libreville, le bus de transport de la prison qui les ramenait du tribunal. «Ils s’en étaient violemment pris au chauffeur du bus», a avancé la source, précisant que les évadés sont très connus des services de police.
Cette année notamment, les établissements pénitentiaires gabonais sont devenus de véritables passoires dont des centaines de détenus se sont exfiltrés, parfois sous la barbe des matons, mal équipés pour faire face à d’éventuelles mutineries. A cette situation s’ajoutent d’autres manquements comme le non-respect des règles en matière de droits de l’homme, le surpeuplement au sein des cellules, les trafics en tout genre, etc. Autant de maux qui devraient pousser les autorités de revoir leur stratégie en ce qui concerne la gestion des milieux carcéraux dans le pays.