La prochaine rentrée des classes promet, une fois de plus, de connaître quelques difficultés en raison des nombreuses revendications émises par des enseignants et les différentes organisations syndicales du secteur de l’Education et de l’Enseignement. En plus des revendications salariales « oubliées », la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (Conasysed) s’est insurgée contre les nouvelles normes établies par le ministère de tutelle, menaçant ainsi de rentrer en grève si rien n’est fait dans les prochaines semaines.
Décidemment, le pays ne connaîtra plus de rentrée scolaire sans menaces de grève de la part des organisations syndicales du secteur de l’Education et de l’enseignement. Entre les revendications liées à la revalorisation salariale et les revendications inhérentes à la réhabilitation dans leurs droits de certains enseignants qui disent avoir été oubliés, bernés et mentis par rapport au processus d’attribution de la Prime d’incitation à la fonction enseignante (Pife), les récriminations ne tarissent pas à l’endroit du ministre de l’Education nationale, Séraphin Moundounga, qui a le dos bien large.
Sur lui déferlent, en effet, les critiques et les réprimandes les plus acerbes. Si un grand nombre d’enseignants au sein des universités et des établissements scolaires, en plus des étudiants ou des élèves, l’accusent de mettre à mal le système éducatif gabonais, c’est qu’on fait porter au ministre le poids de toutes les turpitudes qui gangrènent le secteur éducatif depuis sa prise de fonction, oubliant de fait que ce secteur, quoi qu’on en dise, n’a quasiment jamais fonctionné sans les mêmes difficultés. Le ministre de l’Education nationale actuel, ne saurait donc pas être le seul à porter la responsabilité des problèmes en la matière. Allons, donc !
Bien plus que la Pife des « oubliés », ce qui préoccupe désormais les enseignants et notamment la principale intersyndicale du secteur de l’Education, c’est l’annonce par le ministère de revoir les modalités de passage dans certaines classes. En effet, récemment réunis autour d’un point de presse, les membres de la Conasysed ont dit leur désaccord par rapport aux nouvelles modalités de passage en classe de 6ème, de Seconde et de Terminale instaurées par Séraphin Moundounga qui, selon eux « violent le droit à l’égalité de chance qui doit être reconnu à tous les élèves. »
Pour cause, s’interroge Guy Roger Essone, trésorier général, signant la note officielle du préavis de grève, « comment comprendre que les diplômes comme le CEP, le BEPC et le pseudo Baccalauréat première partie donnent désormais accès en classe supérieure au mépris de la moyenne de classe qui reste un véritable indicateur du travail fourni par l’élève et de son niveau réel ? » Ce serait « une aberration, une discrimination » de la part des autorités si le tir n’est pas vite rectifié, estime le délégué général par intérim qui se demande même si « cette décision inique du ministre de l’Education nationale n’encourage pas et n’institue pas les inscriptions frauduleuses et irrégulière en classe supérieure avec des moyennes médiocres. »
Par ailleurs, la Conasysed qui a réitéré son appel au Président de la République pour apporter des solutions idoines aux différents problèmes qui minent l’Education gabonaise, « gage d’une rentrée scolaires 2013-2014 sans heurts », a indiqué qu’en cas de non satisfaction de l’ensemble de revendications énoncées, l’intersyndicale se réserve « le droit de perturber ladite rentrée scolaire en appelant à une grève. »