Face à la dépendance chronique du Gabon en matière de denrées alimentaires, le gouvernement s’empresse de trouver des solutions. Ainsi, 10 fermes agropastorales, actuellement en chantier, devraient toutes être livrées en mars 2014 avec la possibilité d’offrir au Gabon de meilleures perspectives de production de poissons et d’œufs.
C’est du moins ce qu’a annoncé, Jean-René Nzamba Mombo, directeur général de l’Agriculture, dans un entretien accordé au journal Gabon Matin. «Les fermes agropastorales pourraient avoir une production significative pour aider à couvrir les besoins de la consommation d’œufs et du poisson», a-t-il indiqué, ajoutant que «les modules de pisciculture mis en place pourront produire, au bout de six mois, 600 kilogramme de poisson sur un bassin de 21 mètres carrés, notamment le tilapia et le silure».
En avril 2011, le gouvernement a signé une convention avec la société israélienne LR Group pour le développement, via sa filiale Mori Investments, de six fermes agropastorales pour un coût global de 9,5 milliards de francs CFA. Cette initiative a été renforcée par le projet de construction de quatre fermes supplémentaires dans les provinces de l’Ogooué-Ivindo, de la Nyanga, du Moyen-Ogooué et de l’Ogooué-Lolo afin de doter toutes les régions du pays d’une ferme pour soutenir la politique agricole nationale.
«Les travaux de réalisation ne connaissent pas de difficultés particulières, en dehors du problème d’acheminement, pas toujours facile, des équipements, et celui posé par le manque d’une main-d’œuvre qualifiée», a indiqué le directeur général de l’Agriculture, soulignant que «toutes ces fermes agropastorales vont contribuer à rendre disponibles des produits comme les œufs, dont la consommation nationale varie entre deux et trois millions par an».
En dépit d’un potentiel de 15 millions d’hectares de terres cultivable, l’agriculture gabonaise est à la traine depuis plusieurs décennies, ne contribuant au PIB qu’à hauteur de 5%. En effet, le Gabon dépend à 85% de l’extérieur, dépensant 250 milliards de francs CFA par an pour les seules importations en denrées alimentaires. Par ailleurs, si le gouvernement a lancé de grandes manœuvres pour renverser la tendance et asseoir l’autosuffisance alimentaire, le manque de main d’œuvre agricole pourrait être un frein à cette ambition.
