Annoncée depuis des semaines, l’opération officielle de cotation des actions de la Société d’investissement pour l’agriculture tropicale (Siat-Gabon), filiale gabonaise du groupe Belge Siat, s’est déroulée ce mardi 3 septembre 2013, au siège de la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC) à Libreville en présence du Premier ministre gabonais, Raymond Ndong Sima.
Certes loin des 20% initialement prévus, Siat Gabon a fini par introduire, le 3 septembre, 5,5% de son capital à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), à Libreville. L’opération a également permis le lancement de la première opération du compartiment des actions de la BVMAC depuis sa création en 2003. Techniquement, l’introduction en bourse de Siat se caractérise par la cession de 1.170.000 actions, dématérialisées et entièrement libérées, dont le prix de cession est fixé à 28 500 francs CFA. Elle est ouverte aux personnes physiques et morales des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac), ainsi qu’aux investisseurs internationaux.
Le Premier ministre gabonais, Raymon Ndong Sima, qui assistait à l’opération, n’a pas manqué de saluer l’initiative et d’encourager d’autres entreprises à rejoindre le groupe Siat dans cette initiative. Pour lui, l’acte de Siat-Gabon est «un signal fort permettant, non seulement à toutes les entreprises qui sont sur le territoire gabonais, mais à l’intérieur de la Cemac, de comprendre que le moment est venu de s’ouvrir un peu sur le marché et de chercher à mobiliser les ressources qui sont disponibles et qui sont à l’intérieur de notre zone».
Avant lui, le président du Conseil d’administration de la BVMAC, Henri-Claude Oyima, a rappelé le rôle de pionnier que jouait le groupe Siat tout en précisant que les opérations se feront avec le système LNC900, une plateforme électronique performante, le nec plus ultra en matière de cotation. A sa suite le ministre de l’Economie, Luc Oyoubi, a indiqué que cette initiative était l’occasion d’honorer la vision des chefs d’Etat de la Cemac en vue de la levée des fonds pour les entreprises du Gabon, mais aussi pour celles de la sous-région. Et de faire remarquer les efforts sans cesse effectués pour assainir le climat des affaires et offrir de meilleurs opportunités à ces entreprises.
Mesuré face à l’aboutissement de cette opération, Pierre Vandebeeck, le patron de Siat , a indiqué, lucide : «bien que nous ayons espéré une meilleure réponse de la part des investisseurs régionaux, nous nous félicitons de la participation massive de plus de 850 gabonais individuels qui sont dorénavant copropriétaire de notre société. De la partie offerte au public, 17 % ont été souscrits pour un montant de 5,5 milliards de francs CFA». Une indication corroborée par Pascal Houagni Ambourouet, directeur général de la BVMAC : «c’est la première opération qui a eu un engouement populaire fort. Dans toutes les autres opérations c’était le compartiment obligataire qui était le plus actif avec très peu de personnes physiques qui souscrivaient à nos différentes opérations. Pour la première fois, nous avons eu à peu près 800 nouveaux souscripteurs type actions qui sont venus renforcer le capitale de Siat-Gabon».
Le dossier de cette cotation a été apprécié et validé par la Commission de surveillance du marché d’Afrique centrale (Cosumaf), dont le président, le Camerounais Raphaël Tung Nsue, a marqué de sa présence cette cérémonie. Il a interpellé les chefs d’Etat de la Cemac à peser de leur poids afin de rapprocher les deux bourses de valeurs qui se livrent «une guerre impitoyable», contreproductive pour l’essor économique de la sous-région.
A noter que les dirigeants de la Cosumaf et de la BVMAC ont accepté une dérogation à la règle qui veut qu’au moins 20 % du capital soient cotés pour qu’une introduction soit valide.
