Selon la Cour constitutionnelle du Gabon, les élections locales et municipales devraient avoir lieu fin-novembre. Le processus d’enrôlement pour l’élaboration d’un fichier électoral biométrique a été lancé, mais l’opération sert désormais de prétexte à tous les états-majors des partis pour battre campagne avant la campagne.
Dans les états-majors des partis politiques, de même qu’au ministère de l’Intérieur et même à la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap), organisme chargé de l’organisation, de la gestion et de la supervision des élections, la pression monte. Même si les candidatures n’ont pas été enregistrées officiellement, on remarque que dans les formations politiques, les préparatifs s’intensifient. On n’est cependant pas encore officiellement en campagne.
Pour le moment, l’heure est à la sensibilisation de la population pour son enrôlement sur les listes électorales biométriques. Dans ce contexte de mobilisation des foules pour rappeler la nécessité de se faire enregistrer sur les listes électorales biométriques qui amélioreront également le fichier d’Etat-civil, tout le monde en profite pour appeler à voter tel ou tel parti le moment venu.
Dans les causeries qui se multiplient aux quatre points cardinaux du pays, les uns et les autres appellent déjà «leurs populations à faire le bon choix le moment des élections». Une véritable campagne électorale avant la campagne qui n’en a pour preuves la rhétorique des porte-voix des partis sur le terrain. Ceux-ci lancent régulièrement des piques en direction de leurs potentiels adversaires, se demandant particulièrement ce qu’ils ont fait pour cette population. «Ne cédez pas aux vendeurs d’illusion qui apparaissent que le moment des élections et disparaissent comme ils sont venus, une fois les élections terminées», a lancé un potentiel candidat lors d’une causerie à Libreville avant d’ajouter : «Savent-ils seulement comment nous avons fait pour avoir ces pavés, ces bornes fontaines ? Connaissent-ils les conditions dans lesquelles vous vivez ? Ne cédez pas à la politique politicienne».
Au regard de ce qui précède, comment arrêter tel responsable de parti politique qui a déjà calé ses rendez-vous hebdomadaires avec ses inconditionnels ? Chaque week-end est devenu pour certains partis politiques l’occasion rêvée pour réunir des lieutenants afin de passer des messages, cibler l’électorat. Il ne manque plus que les grands meetings et les gadgets électoraux. Ainsi, en attendant la date du lancement officiel de la campagne électorale selon les dispositions du Code électoral, après l’enregistrement des candidatures, le pays vit une pré-campagne qui ne dit pas son nom. Personne ne veut être épinglé par la loi. Tout le monde attend. Mais en coulisses, ça bouge.