Le nouveau président élu du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, a prêté officiellement serment ce mercredi 4 septembre 2013, mettant un terme à plus de 17 mois de transition et entamant ainsi une nouvelle phase consacrée à la pacification du pays après le coup d’Etat de mars 2012, et la rébellion du nord-Mali orchestré par le Majao et le mouvement de l’Azawad.
Ibrahim Boubacar Keïta, vainqueur de l’élection présidentielle avec 77,61 % des voix, devant son challenger, Soumaïla Cissé, a officiellement pris les rênes du pouvoir au Mali ce mercredi 4 septembre 2013. Il a reçu très officiellement les clés du Palais de Koulouba, la présidence du Mali, des mains du président par intérim, Dioncounda Traoré. Ibrahim Boubacar Keïta, dit «IBK», 68 ans, arrivé en tête au second tour de la présidentielle le 11 août dernier, devra gérer le pays durant les 5 prochaines années.
La passation de pouvoir s’est déroulée loin des caméras, au palais présidentiel, près de Bamako. La prestation de serment s’est quant à elle passée au Centre international de conférence de Bamako. Costume et cravate sombres sur une chemise claire, main droite levée, commentent nos confrères de France 24, «Ibrahim Boubacar Keïta, a lu le serment contenu dans la Constitution malienne devant la Cour suprême. «Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la Constitution et la loi, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national », a déclaré IBK». «Je m’engage solennellement et sur l’honneur à mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine», a-t-il ajouté.
Face à lui, plus d’un millier de personnes ont longuement applaudi sa première allocution. Aux premiers rangs se tenaient Dioncounda Traoré et les membres du gouvernement sortant qui ont dirigé le pays pendant 17 mois, mais aussi Soumaïla Cissé, arrivé second au scrutin du 11 août, qui avait très vite reconnu sa défaite. L’ex-président (1968-1991) Moussa Traoré, renversé par un coup d’État militaire, l’ex-Premier ministre de transition Cheick Modibo Diarra et son successeur (décembre 2012-septembre 2013) Diango Cissoko, avaient également fait le déplacement.
Si la grande fête est prévue le 19 septembre, IBK dans ses premiers mots a promis d’être «le président de la réconciliation nationale». Et pour cette autre fête, moins formelle, l’on annonce la présence de plusieurs chefs d’Etat étrangers dont le Français François Hollande.
Les défis sont nombreux pour le nouveau président malien qui doit se mettre au travail au plus vite : reconstruction économique, réconciliation nationale ou encore reprise en main de l’armée. Pour le moment toutes les attentions son braquées sur l’éventuelle nomination d’un Premier ministre et d’un nouveau gouvernement capables de répondre aux attentes des populations maliennes éprouvées 17 mois durant. Autrement dit, le nouveau pouvoir de Bamako doit jouer subtile pour continuer sur la voie de la pacification du pays, mais aussi pour relever tous les défis qui lui font désormais face.