Si l’audit diligenté en 2009 par le président Ali Bongo Ondimba, dès son arrivée au pouvoir, avait pour mission de débusquer les agents fraudeurs et absentéistes de l’Etat, il reste à constater que les résultats tardent à être publiés. Cependant, un post sur la toile du célèbre journaliste Jonas Moulenda indique que plus de 3 000 faux fonctionnaires viennent d’être découverts par le parquet de Libreville.
Ce faux et usage de faux concerne des hommes et des femmes dont les noms auraient été ajoutés frauduleusement sur le fichier de la Fonction publique et qui percevaient régulièrement des salaires colossaux, au détriment de l’Etat.
Selon le journaliste, une dénonciation anonyme serait à l’origine de la découverte de ce pot-au-rose. Le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé, a de ce fait diligenté une perquisition au domicile d’un des membres de cette mafia. Une opération qui a permis de saisir divers documents dont de faux diplômes et des actes de naissance frauduleusement établis.
Ce réseau mafieux disposerait des ramifications dans des établissements d’enseignement supérieur du pays et dans certaines administrations gabonaises. Faussement diplômés, les bénéficiaires de la supercherie percevaient indûment des salaires mensuels alors qu’ils n’ont jamais été affectés dans les différents ministères indiqués comme leur administration d’origine. Quelques membres de cette nébuleuse sont actuellement en garde à vue à la Police judiciaire (PJ), en attendant d’être déférés devant le parquet de Libreville, au terme de l’enquête préliminaire.
Depuis l’accession au pouvoir d’Ali Bongo, le pays s’était engagé dans la lutte contre toutes les formes de dérives, aussi bien sociales que professionnelles. Seulement quelques mois après son investiture, le Président de la République annonçait la traque des fonctionnaires soupçonnés d’avoir abandonné leur poste de travail. Un vaste audit avait alors été lancé. Aucun résultat de cette enquête n’a été rendu public et aucune tête n’est tombée à ce sujet, alors que ce phénomène contribue à mettre à mal le développement du pays et à fragiliser son économie.