Prévu du 17 au 19 octobre prochain à Libreville, le Forum national de l’emploi sera l’occasion d’énoncer des propositions concrètes contre le chômage, notamment chez les jeunes où il se situe autour des 35%. En prélude à cet évènement, une délégation du ministère de l’Economie est allée en Corée du Sud et France où elle a présenté les enjeux de ce forum.
Dans une interview accordée au journal L’union, Guy Ekouma, directeur général des Ressources humains au ministère de l’Economie et de l’Emploi, explique que «cette mission portait sur la présentation des enjeux du forum à nos partenaires, dont l’expertise avérée sera d’un grand appui à l’expertise nationale. A Séoul, nous avons eu des séances de travail avec les responsables de plusieurs instituts étatiques et privés comme l’institut en charge des questions d’économie industrielle et de commerce (KIET), l’institut du travail spécialisé dans l’analyse des politiques liées au travail et à l’emploi, ainsi que l’équipe directoire du l’université polytechnique de Corée (KOPO)».
A Paris, la délégation conduite par Guy Ekouma est allé faire un bilan à mi-parcours de l’organisation du Forum. «Le GIP International travail, emploi, formation professionnelle qui est une agence de coopération du ministère français du Travail, nous apporte, depuis 9 mois, son appui technique aux techniciens du ministère gabonais en charge de l’Emploi». Evoquant le choix de la Corée du Sud comme partenaire, directeur général des Ressources humains au ministère de l’Economie souligne le taux de chômage de ce pays, resté très bas depuis une vingtaine d’années : «2% en 1996 et 3,8% en 2013».
Par ailleurs, a poursuivi, l’interviewé, «les mécanismes bilatéraux tels que le Programme de partage et d’expériences (PPE) entre le Gabon et la Corée, initié en 2011 et reconduit en 2013, devraient constituer une plateforme idéale pour des échanges sur des questions liées à l’emploi et au chômage». Conscient du caractère crucial de la rencontre d’octobre prochain, le ministère de l’Emploi a indiqué qu’il ne «s’agira pas d’énoncer simplement des grands principes généraux comme à l’accoutumée, mais d’agir pour corriger la courbe d’évolution du chômage».
En juin dernier, la Banque Mondiale a affirmé que le «le taux général de chômage est de 16% au Gabon – soit 150.000 chômeurs – et le double chez les jeunes avec un peu plus de 30%». L’institution pointait du doigt l’industrie pétrolière, principal moteur de la croissance gabonaise, qui est «très peu intensive en main d’œuvre» et créée donc peu d’emplois. Autre problème selon la Banque, «la formation des jeunes» de moins de 30 ans, particulièrement frappés par le chômage.
A ce titre, elle avait suggéré la mise en place d’un «système de formation professionnelle au niveau du système éducatif parce que les taux de redoublement des jeunes sont très élevés» et beaucoup «n’arrivent pas jusqu’à l’université». D’autre part, la Banque Mondiale a recommandé d’«impliquer le secteur privé dans la formation de ces jeunes puisque c’est lui qui est le plus demandeur d’emplois». Autant de pistes qui méritent d’être étudiées en octobre prochain.