Après une courte pause du genre, une découverte macabre, comme souvent, supposée être liée aux crimes dits rituels, a été faite dans la matinée du 19 septembre 2013 sur la plage de Kalikak, dans le premier arrondissement de Libreville.
Fini les congés. Au moment où l’on croyait retrouver la sérénité dans la bonne et vieille Libreville, débarrassée des ordures qui jonchaient les trottoirs et faisaient part égale avec la route, l’on a débuté la journée du 19 septembre 2013 avec la découverte, sur la plage de Kalikak, du corps d’une jeune femme assassinée.
Selon des informations glanées ça et là, cette triste découverte a été faite par des passants qui ont ensuite alerté la Police judiciaire (PJ) qui, dans l’immédiat, a lancé un appel à témoin pour l’identification de la dépouille mortelle, faute des pièces d’identité sur elle. «La jeune femme âgée d’une vingtaine d’années, portait des traces de violence au niveau des sourcils et de l’oreille droite. Elle portait une robe sombre mais n’avait pas de caleçon. Elle aurait été tuée ailleurs par des inconnus, qui auraient transporté le corps sur le front de mer pour simuler une mort accidentelle», a déclaré un riverain sur le lieu de la découverte.
«Beaucoup diront que nous les Gabonais, nous aimons chercher les boucs émissaires partout et voyons le mal partout. D’autres diront même que cela relève de la pure coïncidence. Mais pour moi, vu qu’il n’y a pas de fumée de sans feux et que 70% des kongossa se révèlent être vrai. Rien n’arrive pas hasard donc, comprenez que cette découverte a quelque chose à voir avec la rentrée gouvernementale d’hier [19 septembre] s’il faut l’appeler ça ainsi», a déclaré un badaud également sur les lieux.
«Après le dernier conseil des ministres en juillet, quelques semaines plus tard c’était le silence sur les actes de crime rituels. Le nouveau sujet d’actualité qui a captivé était l’enrôlement, et depuis un moment la presse ne cesse de parler de remaniement ministériel qui ne laisse personne indifférent. Et lorsqu’on nous annonce la reprise de ces fameuses réunions de menteurs, et voilà sa recommence. Tout le monde veut écouter l’appel du chef, et vu qu’il y a un prix à payer, on se lâche», a poursuivi le même badaud en concluant : «ne dites pas que c’est moi qui vous ai dit cela».
Pourtant, il s’agirait vraisemblablement d’un crime crapuleux ; le corps de la victime ne comportant pas d’ablation d’organes, signe, s’il en est, de ce qu’on nomme communément crimes rituels. Mais le hasard du calendrier – rentrée politique et approche des élections locales et communales – ont vite poussé les commentateurs divers à reparler de cette pratique barbare et magico-fétichiste qui a défrayé la chronique durant un bon moment au Gabon. Et si ce n’était que le signe avant-coureur d’un retour de l’insécurité, pas si bien combattue avec les simples contrôles de voitures auxquels la population a eu droit durant quelques semaines ?