Il serait difficile pour certains visiteurs de croire qu’il y a encore des portgentillais qui éprouvent un mal à s’éclairer avec la lumière, et surtout la problématique d’accès à une eau potable, qui ne trouve jusqu’ici aucune solution concrète.
Le sempiternel problème d’extension du réseau électrique et d’adduction d’eau potable est une « pilule » sociale que les habitants des quartiers sous-intégrés de la commune de Port-Gentil, poumon économique, refusent d’avaler au moment où les autorités du Gabon prônent un développement harmonisé.
En sillonnant plusieurs nouvelles zones d’habitations, le visiteur aurait du mal à accepter qu’il se trouve dans la seconde commune gabonaise, à en juger par le décor que présente Port-Gentil en certains endroits. Des compteurs d’électricité plaqués contre les murs d’une propriété privée comme des toiles d’araignée, faute de conduites d’eau, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), se limite à placer les appareils en bordure des routes.
Chaque abonné doit parcourir des distances pour accéder au robinet. Le plus désolant est de constater que ces populations empruntent un chemin de croix pour avoir l’électricité jusqu’à leurs domiciles.
« Je suis là depuis 10 ans, le compteur est à la route, à près d’1km et le courant arrive faiblement », se plaint, JC Mabila, au quartier 100 manguiers dans le 4ème arrondissement.
L’insécurité est quotidiennement au rendez-vous à la tombée de la nuit, les populations sont obligées de vite regagner leurs familles.
Le développement de la ville se réalise avec lenteur. La mairie a initié plusieurs projets dont celui d’extension du réseau d’électricité et d’adduction d’eau dans la partie sud de Port-Gentil.
« Les problèmes d’eau et de courant seront bientôt de vieux souvenirs », rassure, le maire du 4ème arrondissement, Bonaventure Kassa Ibinga.
L’eau, besoin vital dans le quotidien de l’homme, est une denrée rare à la Côte d’Azur, un autre quartier périphérique au 2ème où les résidents réclament en colère l’implantation des fontaines publiques.
« On a une seule pompe ici et l’eau coule lentement », signale, Audrey, une riveraine.
A cette galère d’approvisionnement en eau, il faut ajouter les dysfonctionnements des installations, pas de pression d’eau. Obtenir l’or « bleu » dans les quartiers reculés, les habitants sacrifient des heures de sommeil, dès 4heures du matin, ce sont de longues files qui se forment autour des rares pompes publiques visibles dans la ville.
Pour quelques tâches ménagères, ils se contentent des lacs artificiels avec ce qu’ils logent comme bactéries.
« Croyez-vous que ces gens n’ont pas conscience des risques qu’ils en courent en se servant de cette eau ? », s’interroge, un médecin généraliste, Angèle Onanga.
Le portgentillais attend l’amélioration de ses conditions de vie. A côté du problème des voiries, il y a le calvaire d’eau et d’électricité vécu par les populations installées dans les quartiers créés ces 20 dernières années.