Fidèle à ses pratiques, et après des vacances passées en toute quiétude, la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (Conasysed) réunie en assemblée générale, le 21 septembre à sa base de Libreville, a décidé à la suite d’un examen minutieux des points revendicatifs inscrits dans son cahier de charges, de prolonger le repos des apprenants avec l’entame d’une grève sur l’ensemble du territoire national.
Les enseignants du primaire et du secondaire réunis au sein de la Conasysed ont décidé, de commun accord à la suite de ce qu’ils considèrent comme un «manque de considération à leur endroit», de reconduire dès le 23 septembre 2013 à partir de 07H00, sur toute l’étendue du territoire national, leur grève récemment suspendue. Une manière de faire qui ne surprend plus les autorités et certaines familles à chaque rentrée de classe.
En effet, la Conasysed estime, après l’inobservation par le gouvernement des engagements signés lors des négociations de février 2013 et dont le procès-verbal du 4 mars de la même année a été transmis au Premier ministre, avec copie au ministre de l’Éducation nationale, et malgré les incessantes piqures de rappels et interpellations, notamment le 10 juin 2013 puis le 14 août, que les enseignants doivent se mobiliser pour boycotter la rentrée scolaire 2013-2014, annoncée avec assurance par leur ministre de tutelle, Séraphin Moundounga.
«Le 14 aout 2013 dernier, la Conasysed, à l’occasion de la clôture de ses activités pour l’exercice de l’année scolaire 2012-2013, et voulant profiter de la période des vacances pour éventuellement faire le point avec le gouvernement sur ces divers problèmes, attirait déjà l’attention de l’opinion gabonaise, et aussi de l’opinion internationale sur les conséquences de l’inobservation par ce gouvernement des engagements qu’il a lui-même signés. Force est malheureusement de constater, à cette rentrée scolaire, que tous ces engagements, restent toutes lettres mortes», a rappelé Simon Ndong Edzo, délégué général de la centrale syndicale, tout en invitant les parents à garder leurs enfants à la maison afin d’éviter tout dérapage.
«Enfin, nous appelons à la mobilisation générale de tous les enseignants du Gabon pour qu’enfin tous ces problèmes puissent être réglés une fois pour toute», a-t-il déclaré avant de préciser toutefois à l’endroit du gouvernement que, «la Conasysed reste ouverte au dialogue».
Au chapitre des revendications des hommes et femmes de l’éducation, figurent notamment de la régularisation des situations administratives et financières des enseignants du pré-primaire dont certains travaillent depuis plus de 6 ans sans salaire ; la mensualisation de la Pife ; le paiement de cette prime des années 2011, 2012, 2013 aux enseignants regroupés au sein du collectif dénommé «Les oubliés des oubliés de la Pife» ; la mise en place d’un nouveau système de rémunération pour tous les agents de l’État ; le paiement de tous les rappels en 2013, le paiement des vacations pour les examens et concours 2013 ; les effectifs pléthoriques dans les écoles et la cadence effrénée des réformes mises en place par le ministre de tutelle sans mesure d’accompagnement.