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RDC : Laurent Nkunda dit vouloir un cessez-le-feu

Le chef rebelle Laurent Nkunda a déclaré, dimanche 16 novembre à l’issue sa rencontre avec l’émissaire de l’ONU Olusegun Obasanjo, vouloir négocier avec les autorités congolaises « pour trouver un cessez-le-feu » dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Le chef rebelle a réaffirmé qu’il respectait le cessez-le-feu proclamé unilatéralement par son mouvement le 29 octobre. « Nous avons donné notre accord à l’ouverture de couloirs humanitaires », a ajouté M. Nkunda, réitérant ainsi l’un de ses précédents engagements. « Aujourd’hui est un grand jour pour nous, car nous perdions de nombreux hommes, et nous avons maintenant un message de paix. Nous devons travailler pour cette mission de paix », a-t-il affirmé. « Je sais maintenant ce que Nkunda veut. Je sais qu’un cessez-le-feu est comme danser le tango : on ne peut pas être seul », a déclaré pour sa part M. Obasanjo, laissant entendre qu’il accordait tout son crédit aux assurances du chef rebelle. Selon l’émissaire de l’ONU, Nkunda a par ailleurs accepté la création d’un comité tripartite pour faire respecter un cessez-le-feu bilatéral. Ce comité sera composé d’un membre de la rébellion, d’un représentant du gouvernement et d’une troisième personne qui reste à définir, mais qui pourrait être un « individu » issu de la Mission des Nations unies en RDC (Monuc), selon M. Obasanjo. Le gouvernement congolais a refusé dans l’immédiat de commenter ces déclarations, expliquant, par la voix de son porte-parole Lambert Mende, « attendre le rapport » de l’envoyé spécial de l’ONU avant de se prononcer.

La rencontre a eu lieu en territoire rebelle, à Jomba, localité située à environ 80 km au nord-est de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, à proximité des frontières ougandaise et rwandaise. M. Nkunda, général déchu congolais tutsi, avait troqué son uniforme militaire pour un costume gris clair et une chemise blanche rehaussée d’une cravate rouge.

CASQUE BLEU BLESSÉ

Cette rencontre a débuté alors que des combats opposent depuis dimanche matin armée congolaise et rebelles 60 km plus au nord. « Des combats lourds ont débuté vers 7 heures (6 heures, à Paris) au niveau du petit village de Ndeko », a déclaré le porte-parole militaire de la Mission des Nations unies en RDC (Monuc), le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich. Ce village est situé dans les environs du bourg de Rwindi, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de la ville de Kanyabayonga, verrou stratégique tenu par les forces gourvernementales et porte d’accès vers toute la partie nord de la province du Nord-Kivu. « Nous avons dépêché sur place une forte patrouille avec des blindés », a ajouté le lieutenant-colonel Dietrich. Dimanche soir, les combats se poursuivaient, notamment aux abords d’une base de l’ONU à Rwindi, où un casque bleu indien a été blessé par un éclat d’obus.

M. Obasanjo, qui a été nommé début novembre envoyé spécial de l’ONU pour la RDC, avait déjà rencontré vendredi à Kinshasa le président congolais Joseph Kabila, qui refuse d’engager des négociations directes avec le chef rebelle, comme le réclame le CNDP. La mission de M. Obasanjo est de tenter de trouver une issue au conflit dans l’est de la RDC, où des affrontements ont repris depuis fin août entre l’armée et le CNDP en violation d’un cessez-le-feu conclu en janvier.

Ces combats ont provoqué une situation humanitaire catastrophique : plus de 250 000 personnes ont été jetées sur les routes, et des dizaines de milliers d’entre elles sont hors de portée des organisations humanitaires à cause de l’insécurité. Interrogé, dimanche, pour savoir qui avait débuté les hostilités, le porte-parole de la Monuc a répondu : « On pense que c’est le CNDP. »

source: le monde avec AFP et reuters

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