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Responsabilité sociétale des entreprises : la didactique du Rotary Club de Libreville

ROTARY-CONFERENCE-2Les responsables du Rotary Club de Libreville emmenés par leur présidente, Sophie Coniquet, ont organisé, le 25 octobre 2013 au Sénat, une conférence-débat autour du concept de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Des élèves et étudiants de quelques grandes écoles de la capitale gabonaise notamment y ont pris part.

Ayant classé le mois d’octobre comme celui de «de l’action professionnelle», le Rotary Club de Libreville a choisi d’initier la jeunesse estudiantine à la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Estimant également que les élèves des grandes écoles et les étudiants sont l’avenir immédiat de la vie entrepreneuriale et administrative, Sophie Coniquet, présidente de la section gabonaise de cette organisation qui encourage l’observation des règles de haute probité dans l’exercice de toute profession, a indiqué : «Nous voulions qu’ils s’imprègnent de l’éthique, nous devions de mener une action pour intéresser ces futurs travailleurs à ces notions.»

Deux conférenciers extérieurs au Rotary ont notamment animé la transmission de connaissances par l’échange. Le premier, Roger Ratanga, expert de Shell Gabon, a disserté sur la Responsabilité sociétale des entreprises sur la base de l’expérience de cette compagnie pétrolière. Expliquant que la Commission européenne a défini, en 2011, la RSE comme «la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société», Roger Ratanga a souligné que pour s’y conformer «il faut respecter législation et les conventions collectives, avoir engagé, en collaboration étroite avec les parties prenantes, un processus destiné à intégrer les préoccupations en matière sociale, environnementale, éthique, de droits de l’homme et de consommateurs dans les activités commerciales et la stratégie de base».

Le conférencier a également adopté la définition usité pour la norme ISO 26000 (2010) qui veut que la RSE soit «la responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et de ses activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement transparent et éthique qui contribue au développement durable y compris à la santé et au bien-être de la société ; prend en compte les attentes des parties prenantes ; respecte les lois en vigueur et est compatible avec les normes internationales ; est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations». L’on aura donc compris que la gouvernance de l’organisation, les droits de l’Homme, les relations et conditions de travail, l’environnement, la loyauté des pratiques, les questions relatives aux consommateurs, les communautés et le développement local participent de la RSE.

Roger Ratanga n’a pas manqué de présenter les efforts menés par Shell Gabon pour respecter cette responsabilité vis-à-vis des communautés de ses zones d’intervention et de l’environnement, entre autres. Le Groupe participe donc aux projets de santé communautaire, de transport, d’éducation, de sécurité, d’emploi et d’environnement. Au titre des exemples on aura noté, le désenclavement de Gamba: (Route Loubomo- Mougagara), le projet de santé communautaire de Ndougou (1.5 Millions de dollars), la sensibilisation de plus 10.000 personnes, la vaccination de 1245 femmes et enfants, l’installation d’un atelier de fabrication du Manioc à Dianongo, la formation en gestion de micro projets, la mise en œuvre de l’internet à Gamba, etc. Toutes choses qui ne vont pas sans contraintes. A ce titre Roger Ratanga a relevé la lente appropriation des projets par les communautés concernées, la faible qualité des ressources pour gérer les projets mis en place, le choix difficile des projets, la nécessité d’une forte implication des autorités locales.

«Les entreprises et les organisations n’opèrent pas dans le vide. La manière dont elles s’inscrivent au cœur de la société et de leur environnement est un facteur décisif pour la poursuite de leurs activités. C’est un paramètre toujours plus utilisé pour évaluer leur performance globale. Cela implique d’agir de manière éthique et transparente de façon à contribuer à la bonne santé et au bien-être de la société. Une approche RSE… », Conclut-il.

Un second conférencier, Franck Ndjimbi, consultant-expert en environnement et développement Durable, a axé quant à lui son propos sur la «Responsabilité sociétale des entreprises : liens avec l’éthique rotarien ?». Vraisemblablement Rotarien, celui-ci a construit son exposé autour des concepts et définitions, du fondement de la démarche RSE, des incidences de la RSE sur l’entreprise et les communautés locales et le diagnostic opérationnel de l’engagement.

Surfant sur son thème et restant dans le cadre du développement durable et de la préservation de l’environnement, Franck Ndjimbi a planché sur les hypothèses qui sous-tendent actuellement ce débat : «les droits des communautés sont la bonne conscience des entreprises» et «les droits des communautés constituent une révolution managériale». Pour lui, il n’existe pas de définition exacte de la RSE. «Pour nous, elle est simplement la traduction du développement durable au niveau de l’entreprise», a-t-il dit. Cependant, a-t-il précisé, «le Développement durable est un développement qui répond aux besoins des générations actuelles sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.» Tandis que la Responsabilité sociétale des entreprises reconnait que «les entreprises ont un rôle à jouer dans l’obtention d’un développement durable et qu’elles peuvent gérer leurs opérations de manière à stimuler la croissance économique et renforcer la compétitivité tout en garantissant la protection de l’environnement et en promouvant la responsabilité sociale.»

Pour Franck Ndjimbi, la «RSE est la contribution de l’entreprise au développement durable». «RSE = Encourager les entreprises à développer des démarches sociétales, environnementales créatrices de valeur pour les territoires où elles sont implantées et génératrices d’une plus grande équité sociale et du critère des quatre questions : respect de la liberté de chacun, de sa responsabilité d’homme libre», a-t-il expliqué.

Présentant les avantages de la RSE, le conférencier a notamment énuméré l’amélioration de l’image de l’entreprise et de la valeur ajoutée de la marque ; le renforcement de la satisfaction au travail, de la loyauté et de l’identification à l’entreprise ; l’accès à des partenaires d’affaires de qualité ; la satisfaction et fidélisation de la clientèle ; l’amélioration de la gestion du risque ; la diminution des primes d’assurance ; l’accès préférentiel aux marchés de capitaux ; la possibilité d’attirer des nombreux investissements socialement responsables (ISR) ; la contribution au développement de marchés mondiaux stables ; l’établissement de bonnes relations avec les autorités et le public en général.

La conclusion, au terme de ces exposé et des échanges y relatif avec l’assistance, est que les entreprises ont besoin de formaliser, d’organiser leur action. La prise en compte de l’environnement, au sens large du terme, est une plus value. Il s’agit plus d’un état d’esprit, pour les dirigeants de l’entreprise («agir autrement»), que de normes à mettre en place. Quant aux communautés, elles doivent se constituer en comités, qui doivent prendre en charge la négociation, en assumer la responsabilité et en rendre compte. Le respect des règles est essentiel… de part et d’autre.

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