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La Foire internationale agricole de Libreville comme si vous y étiez

DSC17671Placée sous le patronage du Président de la République, Ali Bongo Ondimba, et organisée sous la houlette du Ministère gabonais de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche et du Développement rural, la Foire internationale agricole de Libreville s’est achevée le dimanche 27 octobre 2013. Petit retour dans le dédale des stands et étals.

Lancé officiellement le 21 octobre 2013 par le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, la partie cérémonielle et solennelle de la première Foire internationale agricole de Libreville, meublée par de longs discours et exposés à faire somnoler plus d’un, avait vite fait place à un enthousiasme débordant dès que l’on était passé côté cour. Là, dans les vastes tentes dressées sur l’esplanade du Jardin Botanique, l’on a vite fait de succomber au charme des lieux. Chaque exposant participant à cette foire internationale agricole de Libreville ayant essayé de mettre un peu d’originalité dans la présentation de ses produits et dans la décoration de son stand pour attirer le maximum de visiteurs. Les plus en vue étaient bien évidemment les pays invités d’honneur : le Maroc et le Rwanda auxquels s’est ajouté le Cameroun.

Les pays invités d’honneur

Le Stand marocain a été pris d’assaut par un public nombreux venu découvrir la richesse et la diversification des produits du royaume chérifien exposés. Des fins connaisseurs ou de simples curieux, Gabonais et de diverses nationalités, à la recherche de contacts directs avec les exposants, sont venus en masse explorer l’offre marocaine. Ce stand a mis en valeur le savoir-faire du Maroc dans les différents secteurs et métiers de l’agriculture, des techniques de l’irrigation goutte-à-goutte, dont la promotion était assurée sur place par des ingénieurs et techniciens spécialisés, des produits de terroir représentés par diverses associations et coopératives, en passant par des établissements universitaires spécialisés.

Le stand a été en outre une vitrine pour la promotion des produits marocains auprès des professionnels et des consommateurs africains. On n’y a admiré l’huile d’argan, l’huile d’olive, le safran, le miel, des tomates hors normes, des dattes, du piment grandeur exceptionnelle et bien d’autres cultures vivrières produites du Maroc.

Le Rwanda, avec un secteur agricole qui contribue pour 46% à son Produit intérieur brut (PIB), fournit 87% des emplois et représente 80% des exportations, était l’autre invité d’honneur de cette foire. Sa participation aura permis de comprendre la place que ce petit pays occupe désormais sur le continent. Sur les étals de ce pays, des produits comme de la farine de manioc conditionnée, des jus de fruits, des sirops et autres éléments issues de la terre et transformés n’ont pas manqué d’attirer l’attention des visiteurs qui se les sont procurés comme des petits pains.

A côté, les Camerounais qui n’étaient certes pas invités d’honneur, n’ont pas lésiné sur l’envie de faire connaitre les produits de leur terroir. Là aussi, on a vu des tissus originaux produits à l’aide de fibre de raphia et autres matériaux composites. De même que d’autres ont présenté des produits locaux susceptibles d’entretenir la croissance des plantes.

La tournée des stands et des étals

Passé le tour dans les stands des pays invités, le crochet devant chaque étal dressé en valait la peine. Des associations, des coopératives, des groupements, ont tous exposé ce qui se fait de mieux en matière d’agriculture au Gabon. Une bonne cinquantaine d’associations et de coopératives ont ainsi présenté des régimes de bananes, des taros, des ignames gigantesques, des avocats, des légumes de toutes sortes, des fruits de toutes envergures issus de leur plantation. D’autres ont même réussi à les transformer de manière artisanale. Ici, on pouvait s’offrir un nectar naturel de jus d’ananas à peine cueillis dans une plantation près de Ntoum. Là, c’était du piment bien conditionné et capable de résister à la dégradation plus d’un mois durant. Là encore, à côté des gousses de cacao séchées, c’était le chocolat du Gabon ; un pur délice qui a mis en rang des visiteurs désireux de se le procurer. Un autre produit qui va certainement faire parler de lui dans les prochains mois, était le vin du Gabon. Ici encore les uns comme les autres sont tombés des nues. Ils ignoraient qu’on fabriquait du vin au Gabon. Pour eux, le raisin ne pouvait pas pousser dans ce pays tropical.

Le manioc, l’un des produits phare du pays a été décliné sous toutes ses coutures. Des bâtons en passant par le «cassadent», la farine et les morceaux séchés, blanc comme de la neige ont permis davantage de valoriser les diverses façons de conserver cette culture qui constitue l’aliment de base du Gabon.

Grandes entreprises et banques, etc.

D’autres encore, ont présenté toutes les gammes de leurs produits en partant de petits grains ou des arbustes aux produits finis. C’est le cas de Siat Gabon qui, pendant cette semaine, s’est vu littéralement envahi par les consommateurs qui en ont profité pour faire des emplettes. Savons, huiles raffinées, et autres dérivés du palmier à huile étaient littéralement pris d’assaut par les visiteurs qui se bousculaient devant ce stand. Et une mère de famille de déclaré «la foire m’a au moins permis de gagner deux caisse d’huile raffinée à peu de frais».

Les banques étaient également de la partie. La Banque gabonaise pour le développement (BGD), Ecobank, entre autres ont étalé leur gamme de produits. Notamment les mécanismes permettant de s’octroyer un crédit pour financer une activité agricole. Toute chose qui a été saluée par les agriculteurs que ne souhaitent désormais qu’avoir des fonds pour pérenniser les activités qu’ils ont présenté. «C’est bien qu’il y ait des banques aussi durant cette foire. On discute directement sans trop de protocole pour s’imprégner des mécanismes dont elles disposent pour nous aider, nous les petits agriculteurs», a laissé entendre un producteur d’œufs venu de Ntoum.

Olam Gabon n’a pas manqué ce rendez-vous. Ce fut l’occasion pour cette société controversée de présenter au peuple ce qu’elle entend faire et comment elle entend le faire, avec qui elle entend le faire. Sur le site, l’on a pu admirer de petits arbustes d’hévéa et des petits palmiers, entre autres.

Gabon télécom, seule compagnie de téléphonie présente lors de cette Foire agricole de Libreville a compris l’enjeu. La communication reste au centre de toutes les opérations qui pouvaient naître des rencontres faites lors de ces journées. Ainsi, la compagnie s’est saisie de l’opportunité pour imprimer sa marque comme accompagnateur des agriculteurs.

Les parcs d’élevage

L’autre pan de cette Foire internationale agricole de Libreville a été le côté élevage. «C’est incroyable ! Je n’avais jamais vu un dindon vivant, un bœuf vivant. Mais là j’ai vu un gros dindon qui pesait plus de 16 kilogrammes et un gros bœuf», a lancé un élève du Collège Sainte-Marie, ahuri de voir des animaux d’élevage qu’il n’aurait pas vu ailleurs.

De ce côté, des porcs, des chèvres, des vaches, des bœufs, des lapins, des poulets, des pintades, des dindons massifs ont été présentés aux visiteurs qui exprimaient régulièrement leur étonnement. Visiblement, la majorité des visiteurs n’avaient jamais vu une vache ou un porc vivant, de même que les lapins qu’ils n’ont vu que dans les livres où à la télévision.

Les concessionnaires des engins agricoles ont également répondu à cette première édition de la Foire internationale agricole de Libreville. Toutes sortes de machines pouvant intervenir dans l’agriculture ou l’élevage et la pêche ont été exposées. A propos de la pêche justement, de nombreuses personnes en ont profité pour se ravitailler en produits halieutiques. Le poisson frais ou fumé venant de Libreville, Lambaréné, Gamba, etc. s’est vendu aussi bien vite qu’arrivaient et repartaient les visiteurs.

La clôture

Au final, le dimanche 27 octobre 2013, le ministre de l’Agriculture, Julien Nkoghé Békalé, s’est dit satisfait comme tous les participants à cette Foire internationale agricole de Libreville. Pour les opérateurs économiques, de bonnes affaires ont été faites, pour d’autres, des contacts ont été noués, d’autres sont simplement passés de l’ombre à la lumière.

La manifestation comportait également un espace de réflexion. Ces assises de l’agriculture ont débouché sur des recommandations souhaitant, entre autres, que les producteurs agricoles nationaux soient pris en compte dans le processus de validation du plan national d’investissement agricole, de même que le budget alloué à la promotion de l’agriculture soit être revu à la hausse. Ceci dans la mesure où le pays veut développer une agriculture capable de réduire son taux d’importation des produits alimentaires, mais aussi qu’il soit capable d’augmenter sa participation au PIB et tout en réduisant la dépendance vis-à-vis de l’extérieur.

Les pays participants à cette première édition ont été honorés alors que les neuf provinces du pays ont reçu chacune un diplôme de participation.

Rendez-vous a été pris pour l’année prochaine alors que d’autres exposants et même des visiteurs se sont demandés si cette initiative ne pouvait pas se répéter tous les semestres afin d’habituer les Gabonais à cet univers. Ce qui est sûr c’est que cette première édition a été, pour ceux qui l’on pratiquée, une réussite. «Il faut apprendre à dire que c’est bien quand c’est bien. Cette foire est une réelle réussite. Chapeau au gouvernement qui l’a organisé. On espère seulement que les prochaines vont se réaliser et qu’elles seront encore meilleures», a dit un exposant membre d’une association fier d’avoir vendu toute sa marchandise au point d’aller en rechercher plusieurs fois pour satisfaire la demande enregistrée lors de ces rencontres agricoles de Libreville.

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