Pour assister à la divulgation du rapport Doing Business 2014, le Premier ministre gabonais, Raymond Ndong Sima, a fait le déplacement du siège de la Banque mondiale à Libreville où, en présence de quelques membres du gouvernement et du directeur général du Centre de développement des entreprises (CDE), il a appris que le Gabon a fait un bon de 11 places pour se situer au 163 sur 189 pays classés.
A événement exceptionnel, moyen exceptionnel. Le Premier ministre s’est déplacé pour assister, lui-même, au siège de la représentation de la Banque mondiale (BM) à Libreville, à la présentation du rapport Doing Business 2014, couplée à une conférence de presse qui lui a permis de revenir sur certains pans de l’économie gabonaise.
Dans ce rapport publié par la Banque Mondiale et la Société financière internationale (IFC), 189 pays sont classés en fonction de la facilité d’y faire des affaires. La première place indiquant le plus haut niveau de facilité. Un classement élevé sur l’indice signale un environnement des affaires réglementaire propice aux opérations commerciales. Et cette année, 4 autres pays ont été ajoutés sur la liste des 185 précédents. Il s’agit de la Lybie, Myanmar, Saint-Marin et le Soudan du Sud,
Globalement, pour ce qui concerne le Gabon, le pays a gagné ses points grâce notamment à trois indicateurs, sur les dix fixés pour l’évaluation des économies. Il s’agit notamment de la création d’entreprise et l’octroi de permis de construire. «Ce qui est important de noter, c’est que pendant cinq ans, c’est-à-dire depuis 2009, le Gabon n’avait enregistré aucune réforme tel que mesuré par les indicateurs de Doing Business. Et cette année le Gabon en a fait trois. Ce qui nous amène à cette discussion d’aujourd’hui sur cet effort que le Gabon a fait et se classe 163e sur 189 économies. Un bon de 11 places par rapport à l’année dernière. Ce que nous, au niveau de la Banque mondiale, on salue fortement», a expliqué madame Zouera Youssoufou, responsable pays de la Banque mondiale pour le Gabon et la Guinée équatoriale dans son préambule.
Madame Zouera explique que le premier critère ayant contribué à la progression du rang du Gabon est «la création d’entreprises ou une déclaration sur l’honneur a remplacé la nécessité de produire un casier judiciaire». Et de préciser que «cela a simplifié la création d’entreprises». A ce propos, les experts présents à ces échanges estiment que les efforts déployés par le Centre de développement des entreprises (CDE) pour assainir le secteur de la création d’entreprises au Gabon ont beaucoup contribué à relever cet indicateur. Pour eux, le fait de raccourcir les délais, passant de plusieurs mois voire années à deux jours, était un pas important. De même, ils ne manquent pas de relever que la création du guichet unique, tout comme l’informatisation des données et autres procédures allégées comme l’octroi gratuit des exemplaires de statuts aux personnes désireuses d’ouvrir une entreprise, ainsi que l’ouverture des représentations dans les provinces économiques phares du pays sont à saluer.
Le deuxième indicateur repose sur l’octroi de permis de construire. «Le temps requis pour obtenir un permis de construire a été réduit de manière significative. En éliminant la nécessité d’une visite sur site avant le début de la construction et au niveau du paiement des taxes et impôts où le taux d’imposition des entreprises a été réduit», a encore expliqué la responsable de la BM pour le Gabon. A ce niveau, l’on saisi que le dernier indicateur est le paiement des impôts.
Il est à noter que seules les réformes entrées en vigueur au premier juin 2013 sont comptabilisées. Ce qui signifie que les réformes qui ont été annoncées mais qui ne sont pas entrées en vigueur à cette date ne sont pas prises en compte. «C’est important de le noter parce que les pays sont constamment en réforme», a-t-il indiqué.
Le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, a pour sa part expliquéque le Gabon fait des efforts depuis 2012 pour l’accélération des réformes. «Le plus important pour nous c’est que d’une position en régression, nous avons inversé la courbe et les réformes que nous faisons depuis un certain temps commencent à porter leurs fruits. Je suis d’accord avec vous qu’il est essentiel que nous focalisions des efforts dans les prochains mois dans les parties qui peuvent apporter des modifications rapides sur les points favorables au développement de l’activité économique au Gabon», a déclaré le Premier ministre
Le Gabon peut donc mieux faire. On note que sur le continent, l’île Maurice occupe le haut du pavé et se classe à la 20e place mondiale, suivie du Rwanda à la 32e, de l’Afrique du Sud à la 41e, de la Tunisie à la 51e et du Botswana à la 56e place sur les 189. Le classement est fermé par le Congo, 185e, le Soudan du Sud, 186e, la Lybie, 187e, la République centrafricaine, 188e et le Tchad 189e. Au niveau mondial, cependant, c’est Singapour qui damne le pion à Hong Kong (2e) à la Nouvelle Zélande (3e), aux Etats-Unis, (4e) et au Danemark (5e) sur les 189 Economies examinées.
Les ministres de la Justice, Ida Reteno, de l’Economie, Luc Oyoubi, et des Petites et moyennes entreprises, Fidèle Mengue M’engouang, ainsi que le directeur général du CDE, Alfred Nguia Banda, accompagnaient le premier ministre à la conférence de presse Doing Business 2014. Le rapport permet de comprendre les règlementations pour les petites et moyennes entreprises. Il analyse notamment la façon dont les règlementations s’appliquent aux entreprises locales d’une économie.