Lors de votre entretien, Monsieur Ali Bongo avec la presse nationale, organisé par David Ella Mintsa, à l’occasion de notre fête nationale, je me suis intéressé particulièrement à la question de Mr. Maxim Mihindou du quotidien l’Union qui s’inquiète de l’inflation dans notre pays. Cette inquiétude interpelle non seulement le journaliste mais aussi l’ensemble des Gabonais sur le pilotage à vue de l’économie de notre pays par vous, Monsieur Ali Bongo, sous les instructions, bien entendu, de votre gourou Acrombessi.
Monsieur Mihindou vient là de poser une équation qui, visiblement, ne sera jamais équilibrée par vous, pas seulement parce que vous êtes incompétent, mais également parce que vous concentrez votre dictature entre les mains d’un gourou vendeur d’illusions.
D’après votre déclaration au cours de cette conférence de presse, votre émergence prévoit de réguler l’inflation au Gabon par une augmentation des importations favorisée par la réduction des taxations fiscales et douanières. Ceci implique que vous avez décidé de réduire définitivement le Gabonais à un simple consommateur dépendant de l’extérieur et incapable ni de produire ni de se doter de capacités de subsistance. Cette dépendance du Gabon vis-à-vis des importations est, pourtant, le principal facteur qui contribue et a toujours contribué à la détérioration de notre balance commerciale actuelle qui, d’ailleurs, n’a souvent été excédentaire que parce que dépendante artificiellement des exportations pétrolières. Mais une économie de rente comme la nôtre ne peut subsister longtemps avec comme seul produit d’exportation le pétrole. Celui-ci représente à lui seul plus de 92% du total des exportations, alors que nous savons tous que c’est une énergie non renouvelable. Ce qui est plus lamentable dans l’histoire de notre économie est que nous exploitons cette rente depuis presqu’un demi-siècle, mais votre incompétence et celle de votre Père, par le passé, n’ont pas réussi, jusque-là, à diversifier et développer une économie permettant à chaque citoyen Gabonais d’avoir un travail et une vie décente.
Je vais d’abord vous rappeler, Monsieur Ali Bongo, que le problème de l’inflation est un sujet d’actualité et que la maîtrise de l’inflation est devenue l’un des objectifs de la politique économique du gouvernement dans de nombreux pays.
Ceci veut dire quoi ? Avant que de combattre notre inflation, le gouvernement se doit de développer des politiques efficaces qui doivent se concentrer sur les causes sous-jacentes de l’inflation dans l’économie de notre pays.
Etant donné que le Gabon importe la quasi-totalité de ses produits, tant en denrées alimentaires qu’en produits industriels, on assiste à des effets pervers par lesquels les prix des produits offerts sur le marché sont trop élevés parce que, justement, une ou plusieurs composantes du coût de revient sont importées. Par exemple, en 2012, selon USherbrooke.ca les importations des produits agricoles représentent 16% du total des importations pendant que le Gabon n’en exporte que 4% du total des exportations dans le même secteur. https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMImportExportPays?codePays=GAB
Cependant, ce facteur n’est, tout de même, pas la seule cause de l’inflation au Gabon comme vous le soulignez dans votre intervention. L’inflation peut également s’expliquer du fait d’une injustice caractérisée dans la répartition du revenu national. Il existe en effet des écarts trop élevés de revenus entre les PDGistes qui pullulent au sein de l’administration sans pour autant produire de plus-value économique et le reste de la population. A cela, on peut ajouter les effets persistants du chômage grandissant dans notre pays. Le scenario est simple : nous savons par exemple que les revenus mensuels du fonctionnaire PDGiste moyen sont de 5 millions de franc CFA, les revenus d’un simple fonctionnaire moyen sont de 450,000 CFA, et le chômeur lui n’a aucun revenu puisqu’aucune réforme n’a jamais été entreprise pour l’assister. Ces trois catégories des personnes étant supposées consommer des produits issus du même marché, le simple fonctionnaire moyen sera le seul à en subir les effets alors que le PDGiste ne cessera point de s’approvisionner grâce au plus grand pouvoir d’achat dont il bénéficie même quand les prix augmentent. 11 Le chômeur lui se résignera à la consommation de produits avariés, quand il ne se met pas tout simplement à fouiller les décharges publiques.
Alors Monsieur Ali Bongo, résoudre le problème de l’inflation comme vous nous le proposez, est une ineptie totale. Il est absurde de prétendre qu’une augmentation des importations soit une bonne solution ou la seule solution pour résoudre le problème de l’inflation dans notre pays.
Je vais de ce fait essayer de vous instruire sur la question. Pour combattre l’inflation, c’est-à-dire aborder la phase de la déflation au cours de laquelle on devrait observer le gain du pouvoir d’achat des ménages par la diminution générale et durable des prix, les pouvoirs publics et la BEAC se devraient de stimuler l’économie afin de rétablir l’équilibre du marché : il faut arriver à une situation où l’offre interne est supérieure à la demande liée, justement aux importations actuelles. C’est sur ce point que vous auriez dû proposer par exemple une négociation avec la BEAC pour une baisse des taux d’intérêts afin de favoriser les investissements au niveau national, tout en relançant les activités visant à augmenter la production agricole et industrielle nationale hors produits de rente.
Pour aborder cette stratégie, le secteur le plus à cibler est certainement le secteur agricole parce que l’économie gabonaise est affectée par le manque d’encouragement des Gabonais dans ce secteur pourtant très prometteur par la fertilité de notre sol et les conditions climatiques favorables à tous les métiers dans ce secteur qui ne représente que 4% seulement du total des exportations. Ce qui veut dire que le Gabon n’exporte presque rien dans le domaine agricole. Quelle honte quand on sait combien les emplois dans ce secteur sont extrêmement variés ! Alors, au lieu d’encourager les importations, Monsieur l’imposteur, vous devriez proposer des reformes éducatives afin d’inciter les Gabonais, sans limite d’âge, à se former aux métiers du secteur agricole.
Voilà des propositions qu’on attendrait d’un VRAI président qui se dirait EMERGENT.
Une réussite de cette relance économique dans le secteur agricole devrait permettre de faire d’une pierre trois coups c’est-à-dire aider à résoudre, non seulement l’inflation, mais aussi trois autres grandes préoccupations nationales qui sont : le chômage qui est devenu un fléau national (plus de 30% de la pop act.), l’autosuffisance alimentaire dont les insuffisances causent une famine notoire au point où des familles entières sont obligées de se nourrir dans les décharges publiques, et enfin la réduction du taux de mortalité infantile et adulte causé, bien entendu, par la consommation ces produits avariés issus de ces décharges publiques, alors même que le pays ne dispose que d’hôpitaux mal équipés et non approvisionnés en médicaments.
Par conséquent, la proposition HONTEUSE que vous faites n’est que la confirmation de votre amateurisme à la tête du pays. Si vous ne le saviez pas Monsieur Ali Bongo, votre PROPOSITION risque de gravement entraver la progression des rentrées fiscales et douanières sans pour autant réguler l’inflation.
Et bien évidemment, ceci est contraire à votre prétention d’engager des grands travaux de reconstruction du pays. Quelle logique donnez-vous à votre politique budgétaire si vous prévoyez d’engager de grosses dépenses sociales (routes et éducation) alors que vous prévoyez en même temps la réduction de la collecte fiscale et douanière ? Bien au contraire, le maintien des tarifs douaniers et la définition de quotas d’importation devraient être étudiés délicatement de manière à réserver un traitement préférentiel à la production locale.
Mais enfin, Monsieur Ali Bongo, arrêtez de vous exhiber comme dans un casting et arrêtez de dire des choses que vous ne maîtrisez pas ! Même si vous faites, aveuglement confiance à votre Gourou, celui-ci n’a quand même pas le monopole dans tous les domaines ! « A César ce qui est à César ! » Consultez quand même vos conseillers économiques avant que de vous adresser aux Gabonais! Pour qui est-ce que vous nous prenez?
Cette proposition que vous faites est un élément parmi tant d’autres qui démontrent que votre rendez-vous de l’émergence 2025 n’est qu’une mascarade, une moquerie, un gros mensonge envers le peuple Gabonais. N’avez-vous pas honte de vouloir continuer à séquestrer le poste présidentiel alors même que les responsabilités qui y sont liées vous dépassent ?
Monsieur Ali Bongo, soyons sérieux ; même si la honte ne tue pas, ayez quand-même une certaine honnêteté intellectuelle pour reconnaître que vous ne valez pas le coup. Votre dernier passage à l’ONU vient de le démontrer. Vous vous permettez de vous endormir en pleine assemblée Général de l’ONU ; quelle honte pour le Gabon ! Surtout quand on sait combien un voyage de cette nature a pu couter pour l’économie Gabonaise, quel gâchis mon Dieu !
Ceci doit vous ramener à réfléchir car ce n’est pas gratuit ; c’est bien cela le résultat illusoire des crimes rituels au Gabon ; au lieu que cela vous apporte les pouvoirs magiques et l’énergie escomptés, les esprits de ces victimes assassinées honteusement vous ont cette fois endormi à l’ONU en plein discours d’ouverture du président Barack Obama. C’est une bonne correction de la part de ces victimes qui ne cesseront pas de se venger. C’est une leçon que vous et vos alliés ne devriez pas oublier Monsieur Ali Bongo.
Je vous donne un conseil ; laissez les Gabonais mourir par l’appel de Dieu ! Vous n’allez pas continuer à massacrer les Gabonais parce que vous voulez vous maintenir au pouvoir !
Nous savons très bien que c’est l’orgueil qui vous avait poussé à vous battre pour occuper ce poste présidentiel. Bravo ! Vous avez réalisé votre rêve ; vous êtes désormais dans l’histoire du Gabon. Maintenant, il se trouve que le Gabon a besoin de quelqu’un qui ait la capacité de conduire sa destinée. Il est donc tant que vous libériez le pouvoir, c’est-à-dire quitter les choses avant qu’elles ne vous quittent par tous les moyens.
Le peuple Gabonais ne se laissera plus faire comme par le passé ; même mort, nous allons désormais nous venger par tous les moyens. Qui vivra verra.
Vive le peuple Gabonais ; je vous remercie !
Fait à Atlanta, Géorgie, Etats-Unis d’Amérique, le Jeudi 25 Septembre 2013
Henri Omva Minko
Coordonnateur Général Plateforme Citoyenne USA
www.plateformecitoyenne.org