Plus d’une centaine d’ex-réfugiés congolais squattent depuis plusieurs jours les locaux du Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) sis au quartier Sotega de Libreville, pour réclamer leur réinstallation dans un pays tiers.
Les ex-réfugiés congolais qui n’ont opté ni pour le rapatriement volontaire dans le pays ni pour le paiement de la carte de séjour gabonais, ont pris d’assaut depuis lundi dernier, la devanture des locaux du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), sis au quartier Sotega de Libreville Selon le processus de fin de statut des réfugiés congolais, débuté depuis 2010, trois options ont été adoptées par le HCR pour les réfugiés et le gouvernement gabonais. Le rapatriement volontaire ; l’intégration locale à partir de la carte de séjour et celle à l’exemption à la cessation c’est-à-dire, la possibilité de reconduction du statut de réfugié si le réfugié explique et justifie ses besoins de protection internationale. La troisième option n’est autre que celle que réclament, aujourd’hui les ex-réfugiés, notamment, la réinstallation des réfugiés dans un pays tiers du monde. ‘’Or la réinstallation ne dépend pas du HCR et encore moins du gouvernement gabonais qui les a recueillis depuis près de 15 ans’’ a indiqué le représentant de cet organisme, Louis-Michel Mboana. Avant d’ajouter que ‘’ cette réinstallation dépend des pays de réinstallation c’est-à-dire d’accueil, qui fixent leurs propres critères. Et c’est un processus qui prend du temps. Cependant, ceux qui sont là, n’ont voulu ni le rapatriement volontaire, ni la possibilité des cartes de séjour pour lesquelles le HCR couvrait les frais administratifs et pour les personnes extrêmement vulnérables, la totalité des frais. Pour lui, seuls 300 réfugiés remplissent les critères de réinstallation et sont de ce fait dans le processus de réinstallation.
Ce sont les personnes qui ont été auditionnées cas par cas, par une mission des Etats-Unis d’Amérique. Ils attendent donc de manière incessante leur départ pour les différents pays de réinstallation qui sont en train de suivre leur dossier. Et la majorité d’entre eux, iront probablement aux Etats-Unis d’Amérique, a rassuré Louis Michel Mboana. Il faut dire que le gouvernement gabonais qui avait publié dans un communiqué officiel, la fin du statut des réfugiés congolais, le 31 janvier dernier avait donné un délai de 80 jours au HCR, en vue de trouver des solutions de rapatriement de ces personnes. Aujourd’hui, a conclu le représentant du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés que tous les anciens réfugiés qui se sont mis en marge des options offertes par le gouvernement et le HCR sont désormais en situation irrégulière, et donc sous le coup de la loi. Pour ces anciens réfugiés, leur situation est délicate aujourd’hui dans la mesure où ils ont perdu leur statut de réfugiés et vivent aujourd’hui irrégulièrement sur le sol gabonais. ‘’ Après la Coupe d’Afrique des Nations que le Gabon co-organise avec la Guinée Equatoriale, les contrôles risquent d’être intensifiés. Par conséquent, nous seronsperturbés et condamnés de vivre l’instabilité avec nos familles’’ a fulminé l’un d’eux visiblement désemparé. Brandissant l’argument de l’accord du délégué sous -régional du HCR qui aurait selon Dieudonné Nzikou, donné des garanties sur leur éventuelle réinstallation, les ex-réfugiés demandent pour leur sécurité d’autres pays d’accueil. A leurs avis, il n’est question ni de repartir dans leur pays d’origine où les conditions d’accueil et de réinsertion ne sont pas réunies, ni de rester sur le territoire gabonais qui les a recueillis depuis 15 ans. Par ailleurs, dans l’optique de trouver un dénouement définitif au problème, le représentant du HCR, a sollicité auprès du gouvernement par l’entremise du ministère des affaires étrangères, une réunion élargie avec tous les réfugiés.