Face aux prélèvements de taxes jugés abusifs, les transporteurs suburbains du quartier Charbonnages de Libreville ont pris le parti de garer leurs véhicules et de tenir tête aux agents de la Police municipale et à ceux de la mairie centrale. Une situation partie d’un clash qui a presque viré à l’empoignade entre les différentes parties.
Comme pour exprimer leur ras-le-bol quant aux prélèvements, jugés abusifs, par la mairie de la commune de Libreville depuis ces derniers temps, les transporteurs suburbains ont pris le parti de garer leurs véhicules dans certaines zones de la capitale, le mercredi 13 novembre. Une situation qui a failli dégénérer à l’arrivée de Jean-Robert Menié, président du Syndicat libre des transporteurs terrestres du Gabon (Syltteg), n’eut été la présence d’esprit et la sagesse d’un agent de la police municipale et de quelques agents préleveurs de la mairie centrale. Cause des échauffourées : un prélèvement de trop sur les taximen.
En effet, c’est dans la matinée du 13 novembre que la tension est montée d’un cran dans le groupe des transporteurs suburbains, habituellement appelés «clandos». La raison du courroux de ces hommes qui ne demandent qu’à faire leur travail, serait le prélèvement d’une énième taxe qui, à leur sens, n’a d’utilité que de nom au regard de l’état des routes et des espaces qu’ils occupent pour leur activité. Il leur est, en effet, demandé de payer une «taxe de propreté» pour l’entretien des voies et des trottoirs sur lesquels attendent leurs clients. «Une arnaque» de trop, estiment les chauffeurs de clandos. Aussi, en vue de démontrer leur mécontentement, les clandos des Charbonnages ont décidé de ne pas la fameuse taxe et d’arrêter leur activité jusqu’à ce que des éclaircissements leur soient données par les leaders du Syltteg.
Alerté par le représentant de l’organisation syndicale du tronçon Charbonnages-Camp De Gaulle, le président de ce syndicat, Jean-Robert Menié, a accourru sur les lieux de la «fronde». Mais, bien que conciliant et respectueux vis-à-vis des agents de la Police municipale et ceux de la mairie centrale chargés de prélever la taxe de toutes les colères, la tension est montée, des injures éclaté de part et d’autre. Le bras de fer n’a pris fin que grâce à la sagesse de certains agents qui ont vite fait de lever le camp devant la détermination de Menié et ses compagnons du Syndicat. L’un d’eux rapporte : «Tous les jours nous payons déjà 500 francs CFA de taxe et elles ne font que s’accumuler de jour en jour. On atteint sensiblement 300 000 francs à la fin de l’année par clandoman. Avec tout cet argent la mairie peut nettoyer les routes et les trottoirs. Mais on ne voit rien depuis. C’est nous-mêmes qui balayons des fois ici».
Pour Jean-Robert Menié qui a prévenu d’un éventuel durcissement de ton de la part du Syltteg et des taximen, «si le prélèvement continue, il se fera par la force et nous seront obligés de répondre par la même force. Vous verrez alors qu’une situation qui était à la base rattrapable ne le sera peut-être plus à cause de l’entêtement de certains». Tout compte fait, après les tensions, injures et autres menaces, les transporteurs ont repris leur activité sur l’invitation du président du Syltteg qui a dit attendre une rencontre avec le maire de Libreville après qu’il lui ait fait parvenir le procès verbal de la dernière assemblée générale du syndicat. En tout cas, c’était chaud !