Après la publication officielle des 15 équipes qui prendront part à la 9e édition de la Tropicale Amissa Bongo et après la débâcle des Gabonais, le 17 novembre dernier, au lancement du Tour du Rwanda, on se demande bien quelle équipe cycliste nationale représentera le pays au tour cycliste international qu’il organise chaque année.
L’arrivée de Charles Anguilet à la 63è place et d’Ephrem Ekobéna à la 64è sur les 66 cyclistes qui participaient, le 17 novembre 2013, à la première étape de la 5e édition du Tour du Rwanda, amène à s’interroger sur l’identité et la qualité des six coureurs qui devront représenter le Gabon, pays organisateur, à l’évènement qui ouvre la saison sportive de l’Union cycliste internationale (UCI). Une question d’autant plus pertinente que l’on ne dispose pas d’informations suffisamment fiables sur la préparation des poulains de Sylvain Mihindou Makosso, sélectionneur national.
A ce propos, on ne manquera de souligner que le Gabon cycliste a participé, entretemps, à de multiples courses à travers le continent. À l’instar, récemment, de la 20e édition du Tour de Côte d’Ivoire (27 septembre – 6 octobre 2013). Là, sur les routes ivoiriennes, la bande à Ephrem Ekobéna n’a pu remporter une seule de la douzaine d’étapes de l’épreuve, en dépit de quelques échappées. L’on se demande donc, au regard de ces résultats et de ceux des derniers Jeux de la Francophonie à Nice, si la sélection gabonaise ne se console ou ne se contente pas de la célèbre maxime de Pierre de Coubertin, «l’essentiel est de participer». Car, un amateurisme, puant à plein nez, se dégage des méthodes structurelles et stratégiques des Panthères.
On en voudra pour exemple que l’absence du Gabon au Grand prix Chantal Biya, tour cycliste du pays voisin couru le 17 octobre dernier entre Yaoundé et Bafia. La justification, par la Fédération gabonaise de cyclisme (Fegacy), de cette absence au Cameroun tournait autour des tergiversations du calendrier de cette course organisée dans un pays où les Gabonais peuvent aller à vélo ou en bus.
On mettra, toutefois, un petit bémol sur la participation nationale au tour de Côte d’Ivoire où Charles Anguilet (meilleur Gabonais de la Tropicale Amissa Bongo 2013) a terminé 13e sur les 49 cyclistes de la 9e étape. Geoffroy Ngandamba s’y est classé 14e, Ephrem Ekobéna 28e tandis que l’un des cinq juniors de Nice, Glenn Morvan Moulingui, a terminé la course au 37e rang, apprenant la compétition internationale à ses dépens. Ces efforts ont tout de même permis aux Panthères de figurer dans le classement final, grâce aux performances de Lerys Moukagni, 9e sur 49 coureurs avec un chrono de 07’45 ». Geoffroy Ngandamba s’est logé au 13e rang avec 08’34 » ; Charles Anguilet, 24e avec 09’16 » ; Ephrem Ekobéna 24e avec 13’14 » et Glenn Morvan Moulingui 47e avec 01h20’56 ».
Ainsi que le montre ce palmarès, l’équipe nationale du Gabon est bien loin du compte pour un évènement du niveau de la Tropicale Amissa Bongo, qui attire les grands coureurs du monde. La Fegacy gagnerait donc à accroitre sa présence sur les courses du continent à l’instar de la 5e édition du tour du Rwanda qui se termine le 24 novembre 2013. Mais, tout laisse à croire que le Gabon n’y est allé que pour la forme ou le tourisme.
On ne comprend également pas pourquoi, le Gabon, placé chaque année sous les feux de l’actualité cycliste mondiale avec la Tropicale Amissa bongo, n’inscrit pas deux ou trois coureurs de l’équipe nationale au centre mondial de Genève où l’on retrouve quelques Africains comme l’ivoirien Issiaka Cissé, ou l’Erythréen Natnael Berhane qui a d’ailleurs été copté le Team Europcar de France.
Une course internationale comme la Tropicale Amissa Bongo ne se prépare pas dans l’improvisation ou à la volée, ainsi qu’on l’a noté avec les vélos des coureurs Gabonais restés à l’aéroport international Gnassingbé Eyadema de Lomé pour des questions de transit, alors que les Panthères regagnaient Ouagadougou pour le Tour du Faso. Ici, il a fallu que la Fédération burkinabè de cyclisme (FCB) prête des vélos d’un autre âge aux Gabonais, juste pour faire le nombre dans cet évènement.
Pour tenter de colmater les brèches, la Fegacy de Nazaire Embinga entend organiser le 7 décembre 2013, le Grand tour des trois provinces qui permet de présélectionner les six coureurs gabonais devant représenter le pays lors de la fête à la petite reine sur ses routes.