La crise dans le secteur de l’éducation nationale au Gabon persiste. Malgré les annonces du Premier ministre, Raymond Ndong Sima, pour ramener le calme et surtout les enseignants et les élèves dans les salles de classe ce lundi 25 novembre 2013, l’on constate sur le terrain que la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) a eu le dernier mot. Il n’y a presque pas eu d’école ce lundi.
Pourtant rendus dans leurs établissements respectifs, les élèves des lycées et collèges publics de Libreville, en particulier, ont simplement constaté que la situation n’a presque pas évoluée. Et pourtant, le jeudi 21 novembre 2013, le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, avait annoncé, au cours d’un point presse à la Primature, la création, par arrêtés, de deux Commissions en vue de faire la lumière sur les dossiers des vacations et de la Prime d’incitation à la fonction enseignante (Pife), tout en garantissant le payement intégral des rappels d’ici à la fin de l’année 2013.
En faisant ces annonces, le chef du gouvernement gabonais avait la certitude qu’elles amèneraient les enseignants en grève à revoir leur position et à revenir dans les classes. Peine perdu, peut-on dire. La césure est désormais profonde. La Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed), principal et puissant syndicat des enseignants, est revenue à la charge lors d’une assemblée générale le samedi 23 novembre 2013. A l’issue de cette rencontre pour évaluer les mesures annoncées par le Premier ministre, les membres de cette coalition ont décidé de poursuivre leur mouvement d’humeur tant que le gouvernement ne respectera pas les engagements contenus dans le procès-verbal des négociations de février 2013.
Ces engagements portaient sur la régularisation des situations administratives, la construction des salles de classe, le payement des rappels, le payement des arriérés de Pife des années 2010, 2011, 2012 et 2013. Pour ce qui est de ce dernier point, les enseignants réclamaient aussi sa mensualisation. Les engagements du gouvernement concernent le règlement des vacations relatives au examens et concours en tenant compte du taux fixé et non à la tête du client et l’annulation des «mesures impopulaires, inadaptées et assassines qui hypothèquent lourdement l’avenir de la jeunesse gabonaise […] Nous ne repartirons pas en classe tant que le gouvernement n’a pas pris compte de nos revendications dans leur totalité», a indiqué Simon Ndong Edzo, nouveau porte-parole de la centrale syndicale après Marcel Libama.
Outre ces points précis, les enseignants réclament ouvertement aujourd’hui le départ du ministre de l’éducation nationale, Séraphin Moundounga. «Les syndicats considèrent le ministre, presque de façon unanime, comme le véritable obstacle de l’évolution des choses et demandent ouvertement son départ. Certains disant ne plus supporter son arrogance et sa suffisance. C’est sans doute la raison pour laquelle les efforts déployés par le gouvernement sont aujourd’hui si peu appréciés», écrivait notre confrère L’union la semaine dernière.
Ce qui est certain, c’est que les établissements du Gabon sont restés clos, pour certains, et sans professeurs, pour d’autres, malgré l’engouement des élèves dont les parents, qui les renvoyaient à l’école ce lundi matin, espéraient que l’appel du Premier ministre, avait été entendu. Affaire à suivre !