Le ministre des Travaux publics, des Infrastructures et de la Construction, Flavien Nzengui Nzoundou, a fait le point le 19 novembre à Libreville avec les opérateurs des Bâtiments et travaux publics (BTP) sur les problèmes relevés dans l’exécution des chantiers. Le ministre a notamment soulevé les problèmes liés aux études préalables, aux procédures d’exécution ou à la communication entre les responsables de l’exécution et les autorités de tutelle avant d’annoncer l’adoption de réformes dans le mode de paiement des entreprises adjudicatrices pour prévenir les retards de paiement qui freinent l’exécution des travaux. Alors que des réformes sont en cours d’élaboration au ministère des Travaux publics, des Infrastructures et de la Construction, le ministre de tutelle a tenu le 19 novembre dernier à Libreville une concertation avec les responsables des entreprises des Bâtiments et travaux publics.
Cette réunion avait pour but de faire le point sur les problèmes d’ordre techniques, administratifs et financiers qui freinent l’exécution des travaux et affectent la qualité des ouvrages.
«L’administration est le maître d’ouvrage et la source du financement. Dans l’exécution des projets, le bureau de contrôle joue un rôle central et s’il ne joue pas pleinement son rôle, toutes les défectuosités dans un ouvrage sont détectées et nous le ferons savoir à leurs auteurs», a rappelé le ministre de tutelle.
Il a notamment déploré que «certaines entreprises démarrent les travaux sans projet d’exécution et des avenants, même lorsque le financement est disponible», avant de rappeler qu’il est de la responsabilité «des entreprises des BTP de s’assurer que le l’administration est bien informée des dispositions, notamment si elles sont différentes des instructions initiales».
Le ministre des Travaux publics a reproché à certains opérateurs des pratiques de surenchères dans les coûts et la quantité des matériaux facturés. Selon lui«certaines entreprises proposent des coûts et des quantités qui ne procèdent pas de la réalité», et beaucoup des chantiers s’achèventt «en fin de compte par une mauvaise qualité des travaux et parfois des travaux non exécutés».
Le ministre a appelé les responsables des entreprises adjudicatrices des marchés des Travaux publics à «être responsables» de leurs œuvres et de «s’assurer que le ministère est d’accord avec ce qui va se faire».
«Même si au niveau de l’administration et du personnel des travaux publics il y a des tentations, vous devez cultiver le souci de protéger votre réputation quelle que soit l’action que vous pouvez entreprendre en direction d’un individu, pensez à votre réputation parce ce que les Gabonais vous regardent et vous à travers la qualité des travaux», a exhorté Flavien Nziengui Nzoundou.
«Je vous demande d’être plus responsables et plus honnêtes parce que la concurrence pointe à l’horizon avec de nouveaux partenaires comme les Chinois qui se lancent aussi dans la construction des infrastructures routières. Soyez plus sérieux dans les travaux des marchés qui vous sont confiés», a ajouté le ministre.
Concernant les marchés confiés aux PME locales pour le développement de l’activité socio économique du pays, il a rappelé que «par rapport aux années précédentes, une part belle a été faite aux PME gabonaises. J’ai tenu ma parole après notre rencontre de mars 2008 (…) en vous confiant des travaux d’entretien routier afin de renforcer vos capacités opérationnelles».
Le ministre a annoncé que des réformes étaient en cours d’élaboration par les techniciens de son département ministériel, en collaboration avec ceux des ministères des Finances et de la Planification, notamment pour mettre en place un mécanisme de paiement des entreprises des BTP.
La première réforme concerne la mise en place d’une agence comptable au ministère des travaux publics, qui jouera le rôle d’un guichet unique pour le paiement des entreprises adjudicatrices des marchés de la tutelle, afin de limiter les retards de financements qui freinent trop souvent l’exécution des chantiers dans les délais impartis.
Le second projet concerne l’organisation prochaine d’un séminaire dont les recommandations permettront d’amorcer des réformes nécessaires à l’actualisation du cadre normatif des activités des BTP.