Pas de place pour des agents ripoux, vient de décider le commandant en chef de la Sécurité pénitentiaire, le général de Brigade Mohamed Charif Mandza, qui n’a pas hésité à le démontrer à travers la radiation et les sanctions disciplinaires à l’encontre de 9 indélicats de cette unité.
À l’occasion de la Journée de rassemblement à la prison centrale de Libreville, la deuxième du genre depuis sa prise de fonction, le 18 septembre dernier, à la tête de cet établissement pénitencier, le commandant en chef de la Sécurité pénitentiaire, le général de Brigade Mohamed Charif Mandza, s’est entretenu, le 22 novembre 2013, avec les officiers, sous-officiers, agents et assistant(e)s de la Sécurité pénitentiaire sur ce que devrait désormais être ce corps.
«Au cours du rassemblement général tenu le 1er octobre dernier, je vous rappelais déjà que le constat fait par les plus hautes autorités du pays n’était pas bon. Notre corps avait perdu ses lettres de noblesse et que notre mission première, ici, était de redorer l’image ternie. Je disais aussi que je ne peux le faire sans vous», a rappelé le général de Brigade Mohamed Charif Mandza à ses collaborateurs.
Au cours de cette séance de recadrage des troupes, le commandant en chef de la Sécurité pénitentiaire a décidé de se séparer de deux agents présentés comme des fauteurs de troubles dans son effectif. Il est reproché à ces radiés, l’introduction de drogues dures et de boissons alcoolisées au sein de la maison d’arrêt, la complicité avec les détenus, le dénigrement par voie de presse, les manigances dans l’optique de faire échec aux missions des policiers.
Outre ces agents ripoux, sept autres en formation à l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire de Buea (Cameroun) ont été frappés de sanctions disciplinaires pour s’être rendus coupables d’actes répréhensibles. Au titre de ceux-ci, l’abandon de stage, l’indiscipline notoire, la manifestation des actes de rébellion, la formulation des critiques sur leur administration d’origine et l’organisation d’une grève à l’extérieur du pays. Ces indélicats ont écopé d’une suspension de salaire de quatre mois, assortie d’une traduction devant un conseil de discipline dans les tous prochains jours.
«Après deux mois d’observation, je suis au regret de déplorer qu’il y ait encore parmi vous des ripoux. Des agents qui brillent par des comportements déviants, caractérisés par des trafics de tous genres. La sécurité pénitentiaire étant une unité des forces de sécurité, elle obéit à un certain nombre de principes déontologiques à savoir : la discipline, la ponctualité, la loyauté, le légalisme, la rigueur au travail, l’intégrité morale, le civisme militaire et le respect de la hiérarchie», a fustigé Mohamed Charif Mandza.
Ce coup de balai s’inscrit dans le cadre des réformes engagées au niveau de cette unité et intervient deux mois après que le chef suprême des armées, Ali Bongo Ondimba, ait décidé d’opérer un changement à la tête du commandement en chef de la sécurité pénitencier avec les nominations du général de Brigade Mohamed Charif Mandza et du colonel Jean Germain Effayong Onong. Ce coup de balai devrait permettre à ce corps de retrouver ses lettres de noblesse et reconquérir sa place au sein de la grande famille des forces de défense et de sécurité.
«Je m’engage à vous garantir de bonnes conditions de travail. Mais en matière de discipline, je n’hésiterai pas à prendre les sanctions qui s’imposent à l’encontre des indélicats conformément à notre statut. Parce que pour diriger, un chef doit avoir à la fois le bâton et la carotte», a garanti Mohamed Charif Mandza.