Hier, jeudi 28 novembre 2013, Radio Gabon, chaîne de radio publique fêtait son 54è anniversaire. Un évènement heureux, aussi bien pour les professionnels de l’information que pour le pays tout entier si de nombreux manquements techniques et administratifs n’entachaient cette énième commémoration passée sous silence.
Quatre ans après avoir célébré en grande pompe le cinquantenaire de la création du média national par le Président Léon Mba, il semble que la ferveur est vite retombée au sein de la chaîne de radio publique qui, ces dernières années, fait face à des difficultés d’ordre technique et administratif.
Créée en effet le 28 novembre 1959 avec l’objectif de doter le pays d’un organe de communication, Radio Gabon a fêté hier son 54è anniversaire dans un silence quasi-total, un blanc dit-on dans le métier. Bien qu’un «programme spécial» ait été initié par les responsables de la chaîne de radio publique, la journée a été plutôt «froide», voire «confuse». Non parce que la date du 28 novembre renvoyait également au décès en 1967 à Paris (France) du père de l’indépendance, Léon Mba, mais davantage à cause du tâtonnement répétitif des différents animateurs et journalistes de la chaîne sur l’année exacte de l’évènement. De 1960 à 1954 en passant par 1953 (dans la chanson de Mackdjoss célébrant les 40 ans de la Radio), la fréquence 88 FM (Libreville) était loin de respirer la ferveur des jours de fête.
Et pour cause : l’on rapporte que la doyenne des radios gabonaises, depuis quelques temps, fait face à de nombreuses difficultés techniques. Certains appareils seraient jugés obsolètes et inadaptés à la pratique actuelle du métier de journaliste. Comme pour renouveler leurs revendications à l’endroit des autorités, la rédaction a diffusé en boucle un élément sonore de l’inauguration officielle de la radio en 1959. On y voit les plus hautes autorités du pays présentant leur nouvelle acquisition comme «un monstre électronique […] qui obligera une partie des auditeurs à diminuer la puissance de leurs récepteurs, tandis que les pus éloignés pourront écouter [la radio] comme s’ils étaient sur place [à Libreville].» Des promesses dont se méfient désormais les agents de Radio Gabon, à l’exemple de celles relatives à la numérisation de la Radio, promise l’an dernier par l’actuel ministre en charge de la Communication, Blaise Louembé.
Pour l’heure, 54 ans après sa création, la radio publique éprouve encore des difficultés à émettre sur toute l’entendue du territoire national. Depuis sa mise en service, certains villages et villes du pays ne l’ont quasiment jamais écoutée. C’est dire ! Même les relais, constitués pour l’essentiel d’«antennes provinciales» subissent les mêmes difficultés, à l’exemple de celle d’Oyem en faveur de laquelle le musicien Léonard Eyong a récemment lancé «un appel à l’aide» en vue de dégager le chemin qui y conduit. Une situation alarmante qui a vraisemblablement motivé la diffusion du second élément sonore dans lequel le défunt Président Omar Bongo Ondimba parlait du «rôle de Radio Gabon dans la société». Thème autour duquel s’est articulé le «Forum des jeunes», une émission produite par la Rédaction de la Maison Georges Rawiri.