Chaude journée, que celle du 4 décembre 2013 qui a opposé les collégiens et lycéens de la province de l’Estuaire aux gendarmes et forces de défense positionnés devant certains établissements de la province de l’Estuaire.
Positionnés à la première heure de la journée du 4 décembre 2013 devant certains établissements de la ville de Libreville et d’Owendo, pour contenir les jeunes collégiens et lycées de la province de l’Estuaire qui, depuis le 2 décembre dernier, manifestent pour dire non aux nouvelles réformes engagées dans l’Éducation nationale, les forces de l’ordre et défense gabonais n’ont pas fait dans la dentelle.
Usant de tous les moyens à leur disposition pour assumer le devoir qui semble apparemment être les leurs, voir le mieux partagé, les fonctionnaires de la défense nationale, pour la deuxième fois en moins d’un moins, ont tabassé, matraqué et chargé des grenades sur les jeunes apprenants ayant initié des marches en direction de la Primature où ils espéraient solliciter l’intervention du Premier ministre, Raymond Ndong Sima, quant à l’annulation des réformes entreprises dans le secteur de l’éducation. Il s’agit, entre autres, du passage en classe de 3e avec le brevet d’études de premier cycle, de la suppression du second tour au baccalauréat et de la création du Bac 1 pour les classes de première.
«Lorsque nous sommes arrivés le matin, nous avons trouvé la gendarmerie là débout. Il était six heures par là. Et vers 10 heures du matin, lorsqu’on tentait de sortir du lycée pour marcher pacifiquement vers la primature, d’autres camions ont fait leur apparition. Une fois que la pluie a commencé à tomber, nous nous sommes retirés et c’est en ce moment qu’ils ont commencé à nous charger et c’est ainsi que nous avons décidé de répondre en leur lançant tout ce qu’on pouvait trouver à notre disposition, (cailloux, bois, bouteille)», a déclaré Steve, lycéen au lycée Paul Indjendjet Gondjout.
Ne se limitant pas seulement à lancger les grenades sur les lycéens, les agents de forces de l’ordre ont fait intrusion dans l’enceinte de l’établissement pour se lancer dans une course-poursuite qui fera des malheureux parmi les élèves et les enseignants qui se sont fait tabasser, au bonheur de ces gendarmes commis pour imposer leur dictat et ramener le calme par tous les moyens.
«Ils sont rentrés dans l’établissement se sont mis à nous poursuivre et à taper sur toutes les personnes qu’ils trouvaient sur leur chemin y compris des enseignants. Il y a une enseignante enceinte qui a été victime de leur violence et un lycéen transporté de toute urgence à l’infirmerie à qui ils ont cassé la tête», a ajouté Steve, brandissant sur son téléphone portable la preuve avec des images prises pendant les échauffements.
«Nos autorités ne réagissent pas, ne disent rien. Ils voient les gendarmes entrer et poursuivre les étudiants sans que cela ne les interpelle. Ce sont des maboules, ils roulent pour Moundounga. Nous ne voulons plus de ce ministre qui se fiche de l’avenir des Gabonais et qui passe de lycée en lycée pour mentir», a témoigné Larissa une autre lycéenne de cet établissement.
«À l’allure où vont les choses, il importe aux autorités compétentes de se saisir de ce dossier brulant avant que le pire n’arrive. Nous ne le souhaitons pas, mais s’il venait à ce que l’un de nos enfants meurt, c’est le Gabon que nous mettrons à feu et je crois que c’est à cet instant qu’Ali Bongo Ondimba mettra de lui-même un terme à sa mandature qu’il a du mal à gérer, ça pesse trop pour lui», a déclaré un parent d’élève, interrogé sur les lieux.
«Il faut le dire le problème ce n’est pas Moundounga, mais Ali Bongo Ondimba qui regarde et laisse faire, car je ne vois pas en quoi le ministre de l’éducation serait-il au-dessus du Premier ministre et de son président. Cette situation est entretenue à des fins inavouées mais que nous saurons et ce sera le règne du pouvoir PDG version Ali, car avec le père nous n’avons jamais connu un tel regain de protestation», a-t-il conclu.