Face à la violence meurtrière qui s’accentue en République centrafricaine, les 15 membres du Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies (Onu) ont donné, à l’unanimité, mandat aux forces françaises et africaines pour intervenir dans ce pays afin de rétablir la sécurité.
Des violences meurtrières ont éclaté le jeudi 5 décembre 2013 avant l’aube à Bangui, capitale de la Centrafrique. Dans le seul hôpital communautaire de la ville, il y a 10 morts et 65 blessés, victimes des tirs ou d’armes blanches, assure Médecins sans frontières (MSF). Le président centrafricain de transition, Michel Djotodia, a étendu le couvre-feu nocturne de quatre heures, l’imposant désormais de 18 heures à 6 heures. Dans le reste du pays, les massacres se multiplient et la population se sent abandonnée.
Ces événements sont intervenus quelques heures avant le feu vert de l’Onu pour une vaste opération militaire franco-africaine. Le Conseil de sécurité de l’Onu a adopté ainsi un projet de résolution de la France – ancienne puissance coloniale – autorisant le recours à la force.
250 soldats français sont déjà déployés dans les rues de la capitale. Plusieurs centaines d’autres sont également présents à l’aéroport pour intervenir. Le président centrafricain a appelé la population terrorisée «à garder son calme», ajoutant que «l’armée française est une amie de la Centrafrique» et que «les militaires français viennent pour aider», pas «pour soutenir un camp au détriment d’un autre».
Le Premier ministre centrafricain, Nicolas Tiangaye, a appelé également ce jeudi au déploiement des soldats français «immédiatement» après le vote de la résolution de l’Onu. «Vu l’urgence, mon souhait est que l’intervention se fasse dans les meilleurs délais, immédiatement après la résolution», a déclaré M. Tiangaye à l’AFP.