Bagdad (AFP) – Le gouvernement irakien a perdu le contrôle de la ville de Fallouja, qui est actuellement aux mains de combattants liés à Al-Qaïda, a affirmé samedi un haut responsable de la sécurité de la province d’Al-Anbar (ouest).
« Fallouja est sous le contrôle de l’EIIL », a indiqué ce responsable, faisant référence à l’Etat islamique en Irak et au Levant, filiale d’al-Qaïda en Irak. Il a cependant précisé que « les secteurs autour de Fallouja (60 km à l’ouest de Bagdad) étaient aux mains de la police locale ».
Au moins 32 civils et 71 combattants d’Al-Qaïda ont été tués vendredi dans les affrontements opposant le réseau extrémiste sunnite à des tribus locales et aux forces de sécurité dans la province d’Al-Anbar, bastion sunnite hostile au Premier ministre chiite Nouri al-Maliki.
Les combattants de l’EIIL contrôlent depuis jeudi plusieurs secteurs de Ramadi (100 km à l’ouest de Bagdad) et Fallouja, ville qu’ils ont déclaré vendredi « Etat islamique ».
Les combats avaient éclaté lundi à Ramadi, après le démantèlement d’un camp de protestataires anti-gouvernementaux présenté par le gouvernement comme un « repaire d’Al-Qaïda ». Les violences se sont ensuite propagées à la ville proche de Fallouja.
Les insurgés de l’EIIL avaient profité de l’abandon par des policiers de leurs postes à Fallouja et Ramadi mercredi après des attaques, ainsi que des combats entre des soldats et des membres de tribus opposés au démantèlement du camp, pour prendre le contrôle de secteurs des deux villes.
La province d’Al-Anbar est devenue depuis plus d’un an un haut lieu de la contestation contre le Premier ministre Maliki, accusé d’accaparer le pouvoir et de marginaliser les sunnites.
Fallouja et Ramadi avaient été des bastions de l’insurrection ayant suivi l’invasion américaine de l’Irak en 2003.