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Sezalory, un promoteur immobilier à la tête de la commune rurale d’Akanda

Sezalory1Contrairement à de nombreuses communes qui attendront encore quelques jours pour connaître le nom de leurs maires, celle d’Akanda, toute nouvelle commune récemment créée au Nord de la province de l’Estuaire, sait depuis samedi 4 janvier dernier qui assurera la gestion de sa mairie : Claude-Michel Sezalory, un franco-gabonais. Une première qui suscite déjà de vifs débats dans le pays et même au-delà. Spéculation.

Claude-Michel Sezalory, quatrième sur la liste du Parti démocratique gabonais (PDG) conduite par Chantal Christiane Sino dans le 2è arrondissement de la commune d’Akanda, a été porté à la tête de la maire de la toute nouvelle circonscription. L’élection, bien qu’issue d’une consultation à bulletins de vote secrets, fait fortement jaser dans les quartiers de la capitale, notamment dans les QG de certains partis politiques de l’Opposition, ceux des candidats indépendants compris. Et les raisons, quoi qu’on en dise, ne manquent pas.

En effet, si l’élection du franco-gabonais de 67 ans, arrivé au Gabon à l’âge de 8 ans suscite autant d’intérêt c’est que, de deux choses l’une : le choix de sa personne est le fait d’une parfaite intégration que les conseillers élus ont souhaité féliciter, ou le fait d’un énième coup de force des autorités en vue d’imposer une personne de leur choix dans une commune dont les retombées financières (davantage dans les années à venir) sont évidentes. Hypothèses, certes.

Mais dans le premier cas, l’élection de Claude-Michel Sezalory à la tête de la mairie de la commune d’Akanda donne les signes d’une volonté des 31 conseillers (sur 47 au total) ayant voté en sa faveur de féliciter son intégration dans le pays depuis 1954. En effet, le nouvel édile qui déclare se sentir «plus Gabonais que Français», aurait sans nul doute conquis le cœur de la majorité des conseillers municipaux des deux arrondissements que compte la commune en raison de son projet pour la localité. Arrivé de Bangui et ayant fait toute sa scolarité à Libreville, l’homme déclare dans les colonnes du quotidien Gabon Matin (n° 1386) : «J’ai beaucoup investi, et aujourd’hui je voudrais rendre à ce pays ce qu’il m’a donné». Presqu’une profession de foi qui mérite qu’on s’y attarde plus ou moins. Ce qui n’a visiblement échappé qu’aux 16 conseillers ne lui ayant pas accordé leurs suffrages. Claude-Michel Sezalory, au moment de sa prise des fonctions en jugera.

D’un autre côté, le «choix» du franco-gabonais à la tête de la mairie d’Akanda pourrait être le fait d’une nouvelle insinuation des plus hautes autorités du pays, dans des affaires purement locales. Mais, Akanda n’étant pas une commune comme les autres, l’on comprendrait presque que Claude-Michel Sezalory ait été porté à ce poste dans le but inavoué de préserver intacts les avantages desdites autorités. Akanda, souvent présentée comme une sorte de «Libreville 2», suscite une forte attention de la part du Palais du bord de mer. Pour preuve, la liste du PDG dans la localité ne comptait que des agents de la haute administration publique ou parapublique et un nombre conséquent d’hommes d’affaires. Comme quoi, tout aurait pu être joué d’avance.

Connu pour être le tout premier agent puis promoteur immobilier du pays, nombreux pensent que Sezalory a été désigné par la plus haute autorité du pays qui a désigné les têtes de listes de son parti ; Faustin Boukoubi ayant, comme de coutume au sein du parti au pouvoir, la tâche d’élaborer une note d’orientation qui indique aux conseillers lequel des candidats choisir absolument. Ainsi que l’avait déjà indiqué à Gabonreview un acteur de la société civile gabonaise, « La présence conjuguée sur ces listes du promoteur immobilier Claude Sézalory, du directeur général de l’Agence nationale des travaux topographiques d’urbanisme et du cadastre, Auguste Akomezogho, ainsi que de Pacôme Moubelet, coordonnateur de la cellule censée réfléchir à la formulation du plan national d’affectation des terres, est loin d’être anodine. Elle laisse croire que la question foncière est au centre du processus».

Le promoteur immobilier pourrait donc une mission sinon un rôle déterminant à jouer dans l’urbanisation et le partage des terres aux pontes constituant sa liste. Ne faut-il pas penser avec André Mba Obame qui disait, le 12 décembre dans le journal Echos du Nord, que «nous assisterons au plus grand scandale écologique et foncier de notre pays. Ce que vise le pouvoir (…) à Akanda, ce sont les terres pour faire de la spéculation immobilière et rien d’autre» ? Sinon, comment comprendre le parachutage d’un promoteur immobilier dans cette commune rurale qui compte, entre autres, Marie-Thérèse Vane, pourtant tête de liste au 1er arrondissement de la localité et ayant une certaine aura dans la zone, ou encore Chantal Christiane Sino, tête de liste au 2è arrondissement. Time will tell (le temps nous dira), dit-on chez les anglo-saxons.

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