Suite à la publication du calendrier des élections sénatoriales de janvier prochain, la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) organise depuis le 3 décembre à Libreville un séminaire de formation à l’intention des présidents et membres des bureaux de vote. Les effectifs de la deuxième chambre du parlement ont été revus à la hausse cette année avec 11 sièges supplémentaires, portant à 102 le nombre de sénateurs gabonais, pour rééquilibrer le nombre de sénateurs avec le nombre d’arrondissements des capitales provinciales.
Les membres des bureaux de vote de l’ensemble des circonscriptions du pays sont réunis depuis le 3 décembre dernier à la Cité de la Démocratie à Libreville pour un séminaire de formation aux procédures juridiques et protocole électoral des élections sénatoriales organisé par la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP).
La CENAP avait dévoilé le 30 novembre dernier le calendrier et les modalités de cette consultation électorale dont le scrutin a été fixé au 18 janvier prochain.
Ces assises qui visent la préparation des membres de la CENAP au bon déroulement de cette consultation électorale pour le renouvellement des effectifs du Sénat ont été organisées par la CENAP en partenariat avec le ministère de l’Intérieur et la Cour constitutionnelle, qui avait relevé de nombreux vices de procédures lors du dernier scrutin des élections locales.
«Nous avons des missions partagées entre plusieurs institutions en ce qui concerne la l’organisation et la préparation des élections», a expliqué le directeur général chargé des élections, François Ondo Edou.
«On a souvent l’impression que cette élection est la plus simple, eut égard au nombre réduit des électeurs puisqu’il s’agit des grands électeurs, mais c’est une erreur de croire qu’elle est la plus simple. Je dirais que la plus simple est l’élection du président de la République puisque c’est une circonscription unique sur tout le territoire national», a précisé François Ondo Edou.
«Il y a également des endroits où le député va jusqu’à deux ou trois circonscriptions et c’est aussi un problème», a ajouté le directeur général chargé des élections, expliquant que «toutes ces questions ont été recensées, (…) et nous avons donc demandé à la cour constitutionnelle de nous dire ce qu’i y a lieu de faire, (…) comme c’est la cour constitutionnelle qui procède à la vérification et au contrôle de la régularité des élections».
«Au démarrage de chaque processus électoral, la CENAP organise un séminaire pour ses démembrements locaux dans l’optique de faire en sorte que les choses se passent le mieux possible grâce à la présentation du cadre législatif et réglementaire d’une élection», a expliqué le président de la CENAP, René Aboghe Ella.
«Cette année, l’innovation est que nous ayons pu associer la Cour constitutionnelle à cette opération. La cour constitutionnelle étant gardienne de la loi électorale, nous pensons que sa participation est un plus au présentes assises», a insisté René Aboghe Ella.
L’examen des contentieux électoraux issus des élections locales d’avril dernier avait débouché sur l’enregistrement de nombreux vices de procédures dans l’organisation et le déroulement du scrutin. La Cour constitutionnelle avait à cette occasion exhorté avec virulence les acteurs politiques et les membres de la CENAP à une meilleure maîtrise de la législation électorale.
Les membres des bureaux des commissions électorales ont par ailleurs prêté serment le 4 décembre dernier.
Les sénateurs gabonais sont élus au suffrage indirect par les élus locaux. Le mandat des sénateurs est de 6 ans contre 5 pour les députés et 7 pour le président de la République.
Le Sénat gabonais, créé en 1997, est la deuxième Chambre du Parlement après l’Assemblée nationale.
Pour corriger les déséquilibres constatés dans la répartition des sièges des sénateurs, une ordonnance avait été portée en mars dernier à l’examen des sénateurs gabonais par le ministre de l’Intérieur, André Mba Obame, qui a porté à 102 le nombre de sièges au Sénat.
Le président de l’Union du peuple gabonais, Pierre Mamboundou, a par ailleurs soulevé, le 1er décembre dernier avec le chef de l’Etat, les insuffisances de la législation électorale au chapitre des sénatoriales, où les dernières dispositions relatives aux critères de candidature ne seraient pas appuyées par des textes législatifs précis.
«La dernière élection des sénateurs a été faite sans dispositions légales. Le conseil de ministre avait décidé que pour être sénateur, il fallait d’abord être conseiller mais il n’y a aucune disposition à ce sujet. (…) Le gouvernement doit, avant d’organiser les élections sénatoriales, corriger ce manquement, sinon nous sommes dans l’informel. (…) Il faudrait que le gouvernement fasse un projet de loi pour compléter les dispositions contenues dans la loi des élections sénatoriales», avait suggéré Pierre Mamboundou.