Le virus Ebola, identifié pour la première fois en 1976 en République Démocratique du Congo (ex-Zaïre), est à l’origine de plusieurs épidémies mortelles en Afrique Centrale. Depuis quelques années, plusieurs de ces épidémies foudroyantes se sont produites simultanément en République du Congo et au Gabon, plaçant ainsi le contrôle de l’infection par le virus Ebola au rang de priorité sanitaire majeure pour ces pays. L’infection se manifeste chez l’homme par une fièvre hémorragique qui entraîne la mort en quelques jours dans 80 % des cas. Le virus, qui se transmet par contact direct, provoque ainsi une mortalité aux conséquences sociales et économiques importantes pour le pays concerné.
Aucun médicament ou vaccin n’étant disponible actuellement, seuls la prévention et le contrôle rapide des épidémies par isolement des malades permettent d’en limiter l’extension.
L’épidémie de fièvre Ebola, apparue dans une province reculée du nord-est du Gabon, a déjà fait dix morts, a annoncé, hier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Gregory Hartl, porte-parole de l’OMS à Genève, a précisé qu’on avait recensé pour l’instant onze cas de cette maladie virale mortelle et contagieuse.
Ces cas sont apparus dans la province d’Ogooué Ivindo, dans le nord-est du Gabon, a précisé M. Hartl. La fièvre Ebola est l’une des maladies virales les plus virulentes pour l’homme, connues à ce jour. Elle est mortelle dans 50% à 90% des cas cliniques. L’OMS a déjà envoyé une équipe au Gabon pour aider ce pays d’Afrique centrale à faire face à ce début d’épidémie. Selon le porte-parole, une deuxième équipe de spécialistes devait quitter hier soir Genève pour le Gabon.
La dernière épidémie de fièvre Ebola s’est produite en Ouganda où elle avait tué 224 personnes, dont du personnel médical, selon l’OMS. Le Gabon avait déjà été touché par cette maladie, en 1996-1997, avec un bilan de 45 à 60 morts.
Par ailleurs, en République du Congo, l’alerte a été lancée devant ce qui semble être une flambée de fièvre hémorragique à virus Ebola. Le ministère de la Santé de la RDC a annoncé la mort de 17 personnes dans la ville de Misangandu, dans la province occidentale de Kasai, où 30 cas de fièvre hémorragique ont été enregistrés ces trois dernières semaines, a précisé un conseiller du ministère. L’Ebola provoque des hémorragies mortelles. En 1995, Ebola avait tué au moins 245 personnes dans la ville congolaise de Kikwit.
Le virus Ebola est un filovirus responsable de fièvres hémorragiques. Il entraîne le décès de 50 % à 90 % des personnes infectées. Identifié pour la première fois en 1976, il revient régulièrement sur le devant de la scène.
En Ouganda, l’épidémie actuelle d’Ebola a entraîné 121 décès, selon les chiffres publiés par l’OMS. Outre sa virulence, ce virus est associé à deux problèmes essentiels : son réservoir biologique est inconnu et aucun traitement préventif ou curatif ne s’est révélé efficace Tout récemment des chercheurs américains de l’Institut National pour la Santé (NIH) avaient annoncé la mise au point d’un vaccin capable de protéger des macaques d’une infection par le virus Ebola.
Ces travaux constituent un premier pas vers l’élaboration d’un vaccin chez l’homme contre ce virus particulièrement virulent.
Le virus Ebola, rappelle-t-on, fut nommé en fonction de la rivière du même nom, au nord du Zaïre, où il fut isolé pour la première fois. Toutes les souches furent nommées en fonction du pays où elles ont été découvertes, sauf Reston, qui porte le nom de la ville de Virginie (E.-U.) où cette souche sévit pour la première fois. De plus, la souche Côte d’Ivoire, porte aussi le nom de Taï, une forêt de Côte d’Ivoire.
Ce virus fait partie de la famille des filovirus, qui comprend 6 membres : les cinq souches d’Ebola (Zaïre, Soudan, Reston, Tai (ou Côte d’Ivoire) et Gabon ) et le virus Marburg.
Contrairement à ce que certains peuvent croire, le virus Ebola ne s’attaque pas à toutes les cellules du corps humain : il a une prédilection pour les cellules du foie, de la défense immunitaire et de la formation des globules du sang. Une des marques de commerce d’Ebola est une destruction massive du foie. ( Sources : AFP, ATS, AP, Infosplusgabon, Reuters)