Le porte-parole de la présidence de la République, a affirmé que le président de Guinée Equatoriale financera bien l’édification de ce monument en mémoire du défunt président du Gabon.

C’est une information qui fera l’effet d’une bombe et ouvrira, à coup sûr, une multitude de débats sous-jacents : le président de la République de Guinée-équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbazogo contribuera au financement de la construction du mausolée Omar Bongo Ondimba. «(Le président Obiang Nguéma Mbazogo) a souhaité manifester un témoignage d’amitié pour son ami et frère disparu, en contribuant lui-aussi à la construction du mausolée Omar Bongo Ondimba dont les travaux sont à ce jour achevés à plus de 90%», a révélé, le 10 septembre courant, Alain-Claude Billie By Nzé, porte-parole de la présidence de la République, au cours de sa conférence de presse hebdomadaire. «A la demande de nombreuses personnes ayant connu le Président Omar Bongo Ondimba, la fondation a accepté de recevoir la contribution libre de ceux qui le désirent. Ainsi, d’éminentes personnalités et des citoyens de tous les bords politiques, majorité comme opposition, ont pu, à ce jour, faire différents apports pour manifester leur reconnaissance pour ce que feu Omar Bongo Ondimba a pu représenter pour eux-mêmes, pour leurs familles et pour le Gabon », a-t-il expliqué, précisant : «De hautes personnalités extérieures à notre pays ont souhaité rendre hommage à l’œuvre et à l’homme de paix, de dialogue et d’action que fut Omar Bongo Ondimba».

A n’en point douter, cette information relancera les débats relatifs au mélange des genres entre affaires publiques et affaires privées, à l’idée que les actuels dirigeants se font de la fierté nationale, à l’exécution des lois de finances, à la gestion du patrimoine supposé d’Omar Bongo Ondimba mais aussi aux tensions actuelles de trésorerie au niveau de l’Etat en plus d’offrir à nos confrères d’Echos du Nord de nouveaux mobiles de clamer leur crédibilité. «La décision de construire le mausolée Omar Bongo Ondimba est une initiative de la famille de feu le président Omar Bongo Ondimba, à travers la fondation qui porte son nom», a averti Billie By Nzé, comme pour couper court au débat sur la gestion de la mémoire de celui qui a dirigé le Gabon pendant 42 ans et qui est décédé en fonction.

En tout état de cause, le mausolée Omar Bongo Ondimba comprendra, outre le mausolée à proprement parler, un musée ouvert au public, une mosquée pour la prière et le recueillement des visiteurs, une bibliothèque et un centre multimédia. Autant dire, qu’une réflexion de fond sur les sépultures et la gestion des mémoires des personnalités marquantes de l’histoire du Gabon s’impose désormais. A ce sujet, le porte-parole de la présidence de la République est revenu sur le décès, le jeudi 4 septembre dernier, de l’ancien président du Senat, ancien Secrétaire général de la présidence de la République, René Radembino Coniquet. «Le président de la République adresse à Mme Coniquet, aux enfants et à la famille de l’illustre disparu, ses sincères condoléances et les assure de son soutien moral en cette douloureuse épreuve», a-t-il dit, reprenant la formule consacrée, avant de préciser qu’Ali Bongo salue le parcours politique et administratif de cette personnalité ainsi que les loyaux services qu’elle a rendu à la nation gabonaise.

Revenant sur le séjour du président de la République en Tunisie, du 5 au 7 septembre dernier, il a souligné qu’il s’est surtout agi de faire l’état des lieux de la coopération entre les deux pays dont les bases avaient été fixées à Libreville en juin dernier. «Le président de la République a, encore une fois, marqué sa ferme volonté de diversifier les partenaires économiques, avec une préférence manifeste pour la coopération sud/sud», a-t-il dit, ajoutant : «Au terme de cette première visite officielle, plusieurs accords de partenariats ont été signés pour matérialiser cette coopération».

Ces accords portent sur les domaines de la santé pour les évacuations des malades Gabonais dans les structures sanitaires de Tunisie, de l’enseignement avec la mise à disposition des enseignants coopérants tunisiens devant exercer sur l’ensemble du territoire national, de la formation professionnelle et de l’emploi qui aura pour objectif de mettre en relation les instituts de formation des deux Etats, d’apporter l’assistance technique à la création de structures d’accompagnement des jeunes porteurs de projets. Ils prévoient également des mécanismes d’insertion des populations vulnérables et le renforcement des capacités des jeunes et de la poste.

Au sujet de la PIP, Alain-Claude Billie By Nzé a indiqué qu’une réflexion visant à mieux calibrer cette prime d’incitation à la performance est en cours : C’est «pour ramener la sérénité et revenir à l’objectif premier de cette prime, qui vise à l’amélioration et à l’efficacité du service public, que le président de la République a instruit le gouvernement de lui proposer des éléments complémentaires devant conduire à régler de manière efficace et durable la question du complément des rémunérations», a-t-il déclaré en substance, déplorant que «ces différents efforts consentis par l’Etat sont aujourd’hui mal compris et diversement interprétés». Or, pour lui «les réformes engagées sur cette question visent à adopter un système évolutif faisant une place plus importante à la concertation et au dialogue pour un régime de rémunération amélioré». La PIP vise à«introduire dans notre pays une plus grande justice sociale, encourager le mérite et l’effort au le travail», a-t-il tranché, concluant : «Le président de la République en appelle donc à l’esprit patriotique et républicain des uns et des autres, afin que le Gouvernement fasse aboutir cette importante réforme dans les meilleures conditions de confiance et de paix sociale».