Du Secrétaire Général de l’Union du Peuple Gabonais (UPG)
Il est évident que le Gabon est arrivé au bout d’un cycle politique mais l’accélération de la fin naturelle de l’Etat-PDG met la République de Gabonaise en grand danger et pour plusieurs raisons parmi lesquelles, la « stratégie du chaos » par le Front Uni de l’Union Nationale et l’autisme politique par le pouvoir gabonais et les vautours qui entourent le Président Ali Bongo Ondimba.
D’abord, la mort en octobre 2011 du fondateur de l’Union du Peuple Gabonais Mr. Pierre MAMBOUNDOU et l’affaiblissement momentané de son parti l’Union du Peuple Gabonais (UPG) ont entrainé le Parti Démocratique Gabonais (au pouvoir) et le Parti Démocratique Gabonais (passé dans l’opposition) à un face à face mortel pour la République.
Les héritiers du Président de la Côte d’Ivoire, Mr. Félix Houphouët-Boigny ont conduit leur pays vers le chaos incontrôlé après la mort du vieux dictateur le 7 décembre 1993. C’est exactement ce qui est en cours au Gabon, depuis la mort de Mr. Omar Bongo Ondimba en juin 2009. Alassane Ouattara a eu son problème de nationalité douteuse (burkinabé) mais il est quand même devenu Président de la Côte d’Ivoire, au gré des changements géopolitiques et après les milliers de morts que l’on sait.
Ensuite, le choix par le Front Uni de l’Union Nationale (issu du Parti au pouvoir), de la stratégie du « chaos contrôlé » est manifeste et aventureux après le « Gouvernement du PNUD » début 2011 (1 mort et des blessés), le boycott des « Législatives » de décembre 2011 (disparition de l’opposition à l’Assemblée Nationale), les manifestations du 15 août 2012 à Libreville (1 mort et des blessés) …etc.
Enfin, le Président Ali Bongo Ondimba et son camp ont fait preuve d’un autisme politique sans pareil, en ne regardant pas la réalité en face : Mr. Ali Bongo Ondimba n’a plus de fusible car ses premiers ministres ont tous été carbonisés, les meilleurs du Parti au pouvoir sont passés dans l’opposition du Front Uni de l’Union Nationale et sont prêts à « pactiser avec le diable » pour revenir aux affaires, la communication de la Présidence de la République apparaît comme narcissique et incompréhensible à ce niveau de l’Etat.En quoi consiste l’« autisme politique » du pouvoir gabonais ? Ce dernier fait une confiance aveugle à sa maitrise des « forces de sécurité » et ne sait plus faire de la politique, il croit qu’humilier les opposants de l’UPG ou de l’ACR notamment au travers d’un Pacte Social sans queue ni tête suffit en soi et il ne sait plus ou donner de la tête.
A ce rythme, nous risquons de nous réveiller bientôt avec un « pouvoir militaire » et une survie d’un système que la Président actuel aurait pu changer de lui-même depuis belle lurette.Ce pouvoir qui repose essentiellement sur des « entristes » attendant le retrait de la main qui les a nourris avant de se lancer à la conquête de la Présidence, grâce à l’argent gagné malhonnêtement est étonnant. On a comme l’impression que ceux qui veulent le « chaos contrôlé » sont autant à l’extérieur du régime qu’à l’intérieur. Le pire est devant nous, très certainement, si la raison ne l’emporte pas sur les bas instincts.Un pouvoir qui n’écoute pas la voix de la raison est perdu d’avance. Mais pour quel résultat ? La République Centrafricaine et ses règlements de compte nuisibles ? La Côte d’Ivoire et ses traumatismes de long-terme ? La République Démocratique du Congo et ses drames sans fin … etc?
Nous entrons dans un tourbillon dont personne ne sait s’il sera créateur ou destructeur, pour le moment. Et c’est ici que l’absence du fondateur de l’Union du Peuple Gabonais Mr. Pierre Mamboundou apparait comme un grand mal pour l’unité des enfants du Gabon. Tout ça pour ça ? Est-on tenté de penser quand on est un opposant réaliste et non romantique. Fallait-il affaiblir l’Union du Peuple Gabonais (UPG) pour arriver à un tel blocage du Gabon ?
Seul Mr. Ali Bongo Ondimba et son Directeur Général du Budget peuvent répondre à cette question.Bruno Ben MOUBAMBASecrétaire Général de l’Union du Peuple Gabonais
