A son tour, Jean-Boniface Assélé Dabany, le président du Centre des libéraux réformateurs (CLR) est monté au créneau pour fustiger le dernier brûlot de Pierre Péan. Mais, la communication du Général à la retraite a été quelque peu brouillée par les murmures de sa sœur cadette.
En présence de Marie-Joséphine Patience Dabany, la mère d’Ali Bongo, Jean-Boniface Assélé Dabany, 75 ans, «patriarche» de la famille Dabany, a tenu une conférence de presse, le 12 novembre dernier, au sujet, entre autres, des origines du chef de l’Etat. La communication du Général à la retraite a été quelque peu brouillée par les murmures de sa sœur cadette.
«Peut-être faudra-t-il passer par les examens biologiques pour que l’opinion soit bien fixée», a affirmé, en sortant de la conférence de presse du «patriarche» des Dabany, un journaliste de la presse internationale. Pendant plus d’une heure, le leader du Centre des libéraux réformateurs (CLR) a entretenu la presse de divers sujets, dont celui de la co-gestion PDG-CLR de la mairie de Libreville, pour laquelle il rassuré l’assistance de ce qu’il ne doute pas que le maire actuel, Rose Christiane Ossouka Raponda, finira par changer et comprendra bien ce qu’est la gestion commune d’une ville. «Je ne sortirai pas de l’Hôtel de Ville, parce que ça finira par changer», a-t-il souligné. Pourtant, il y a seulement quelques semaines, il menaçait de «casser» la majorité actuelle et de se rapprocher au besoin de Jean Eyeghe Ndong, le chef de l’opposition municipale. Un peu surprenant comme attitude, mais Jean-Boniface Assélé n’est pas à une volte-face près.
Mémoire défaillante
Abordant la ritournelle devenue des origines d’Ali Bongo, le «patriarche» des Dabany a affirmé, avec toute la conviction qu’on lui connaît, qu’il se trouvait à Brazzaville lorsque son «neveu Ali» est né. «Aujourd’hui, une fois encore, on vient me dire à moi, que mon enfant à moi. Le mien ! Issu des entrailles de ma sœur cadette, n’est pas celui que je dis mon neveu. Qu’il n’est pas l’enfant que j’ai tenu dans mes bras après sa naissance à l’hôpital général de Brazzaville.»
Assélé a soutenu être revenu Brazzaville en 1966 lors du déclenchement de la guerre qui opposait les partisans de l’Abbé Fulbert Youlou et ceux d’Alphonse Massamba-Débat, et là, à cet instant-là, sa sœur cadette de lui souffler : «la guerre, c’était en 1959, pas en 1966». Jean-Boniface Assélé marque alors un arrêt, avant de se reprendre : «oui, la guerre, c’était en 1959». «Cet épisode, ajoute le journaliste sus cité, en a étonné beaucoup dans la salle. D’autant plus que dans la déclaration de Marie-Joséphine Patience Dabany en avril 2009, elle disait avoir du fuir de l’hôpital juste après son accouchement parce que Brazzaville était en guerre, et qu’elle avait du se cacher avec le bébé pour échapper aux bombardements qui fusaient alors de partout». Mais Jean-Boniface Assélé a du avoir des trous de mémoire, puisque pour lui, la situation était calme dans la capitale de l’Afrique Equatoriale française (AEF) en 1959. On ne manquera pas de noter que si Ali Bongo est officiellement né le 9 février 1959 à Brazzaville, cette ville a effectivement connu en février de cette année-là ce qu’on nomme aujourd’hui «les émeutes tribales de 59». Patience Dabany a meilleure mémoire. Il n’en reste pas moins que la défaillance de celle de Jean-Boniface Assélé sur cet événement précis a causé des troubles dans l’assistance. Il va peut-être falloir reprendre l’exercice !
Procédures judiciaires en cascade
Agacé de cette chronique longue de plusieurs semaines déjà, Jean Boniface Assélé qui a demandé au Conseil national de la communication (CNC) de sanctionner fermement – de la suspension provisoire à l’interdiction définitive- les médias qui relaient «le ramassis de rumeurs et le kongossa» de Pierre Péan, a annoncé qu’il porte plainte contre les auteurs des attaques contre sa famille : «C’est pourquoi j’ai pris la décision en tant que chef de cette grande famille d’ester en justice MM Luc Bengone Nsi et Pierre Péan pour qu’ils répondent de leurs infamies. (…) Bien évidemment, s’il était avéré que M. Luc Bengone Nsi possédait l’acte de naissance de mon neveu Ali, et qu’il l’ait divulgué, tout ceci sans aucune autorisation du concerné, il sera bien évidemment poursuivi pour vol et recèle d’un document à autrui». N’en finira-t-on donc jamais, est-on tenté de se demander, tant l’effet boule de neige semble entretenue par toutes ces réactions, visiblement non-coordonnées.